Les prix à la baisse du pétrole constatés depuis quelques mois ont-ils ralenti la croissance des énergies dites renouvelables? La question se pose, car il existe un lien de cause à effet entre ces deux éléments.

Heureuse nouvelle, toutefois: REN21, une organisation à but non lucratif d'envergure internationale basée à Paris, affirme, dans son document Rapport sur le statut mondial des énergies renouvelables 2015, que les investissements dans ces énergies vertes continuent de croître à un rythme fort appréciable.

De fait,  ces investissements à l'échelle du globe se sont élevés à 270 milliards de dollars l'an dernier. C'est une hausse de 16,4% par rapport à 2013, mais surtout une augmentation d'un facteur 6 avec les investissements effectués dans ce domaine il y a une décennie à peine. Un gigantesque pas en avant! Au passage, bon point pour la Chine qui est souvent montrée du doigt pour sa gestion parfois aléatoire des questions environnementales: « Le plus fort investissement en dollars revient à la Chine qui assume près des deux tiers des investissements effectués dans les pays en développement dans l'électricité renouvelable et les carburants renouvelables », souligne REN21, dans le même rapport. Ces données financières encourageantes se traduisent-elles par des résultats tangibles au chapitre de la consommation énergétique mondiale? Encore ici, on doit répondre par l'affirmative. REN21 affirme que, pour 2013, 80,9% de l'énergie consommée sur la planète était d'origine fossile (incluant l'énergie nucléaire), les énergies renouvelables comblant la différence, soit 19,1%. Un an plus tard, ces pourcentages étaient passés respectivement à 77,2% et 22,8%. Encore ici, l'avancée est significative et encourageante! 


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Quant aux énergies renouvelables les plus importantes, l'hydroélectricité occupe, sans réelle surprise, le haut du pavé. De fait, 62% de la capacité énergétique renouvelable provient à l'heure actuelle de l'hydroélectricité. À ce titre, la Chine, qui abrite sur son territoire le plus grand barrage et la plus grande centrale hydroélectrique au monde, le barrage des Trois-Gorges, fait office de leader en la matière. La filière éolienne, quant à elle, prend du mieux. Après quelques années difficiles, la croissance de cette énergie est à nouveau au rendez-vous, et les plus grands producteurs mondiaux de turbines sont maintenant rentables. Nos voisins américains sont les plus grands producteurs d'énergie éolienne, et certains pays se démarquent quant à l'utilisation du vent à des fins énergétiques: « L'énergie éolienne a assumé plus de 20 % de la demande en électricité de plusieurs pays tels que le Danemark, le Nicaragua, le Portugal et l'Espagne », constate REN21. Le solaire connaît une certaine instabilité de sa demande, en raison entre autres de la régression des ventes en Europe et en Chine, l'Empire du Milieu accaparant 80% du marché mondial des capteurs solaires. Toutefois, une croissance notable est constatée dans les autres pays asiatiques et en terre africaine. La production par biomasse, par géothermie et la production énergétique marine demeurent marginales par rapport à l'ensemble, et leur croissance respective est lente. Somme toute, et compte tenu des enjeux environnementaux criants à l'échelle planétaire, ce bilan 2015 apparaît fort positif. Reste à espérer qu'avec les éventuelles résolutions prises lors de la Conférence de Paris sur les changements climatiques en décembre prochain, la part des énergies renouvelables continuera de croître, pour le bien-être de tous et chacun!