La réponse brutale à cette question est NON! C’est, en substance, ce que révélait la plus récente édition du Rapport national d’Equifax Canada sur les tendances du crédit à la consommation pour le quatrième trimestre de 2014.

Les données d’Equifax Canada sont assez révélatrices de l’histoire d’amour qu’entretiennent les Canadiennes et les Canadiens avec le crédit. L’entreprise signale en somme que :

  • L’endettement total à la consommation, incluant les dettes hypothécaires, a atteint la somme astronomique de 1 422 milliards de dollars canadiens;
  • Ce montant équivaut à une dette de tout près de 40 000 dollars pour chaque Canadien et chaque Canadienne, sans distinction d’âge;
  • L’endettement total à la consommation continue de croître. En comparant avec les données finales du troisième trimestre de 2013, cet endettement s’est accru de 4,5 %;
  • Pour l’année 2014, les prêts à tempérament (11,0 %) et les cartes de crédit (5,9 %) sont les deux types d’endettement ayant connu la plus forte hausse;
  • Une bonne nouvelle enfin, le taux de défaillance des prêts au-delà de 90 jours est en légère baisse, passant de 1,19 % à 1,12 %. Le Québec affiche le meilleur pourcentage dans cette catégorie, avec un taux de défaillance de 0,98 %.

Pourtant, selon Equifax Canada, la situation ne semble pas alarmante pour autant : « La croissance de la dette est un important indicateur de l’état de la santé financière des consommateurs qui devrait être pris au sérieux. Mais, dans la plupart des cas, les consommateurs et les prêteurs continuent d’être responsables quant à leur façon d’utiliser le crédit. En bref, les mensualités sont effectuées », affirmait Regina Malina, directrice de la modélisation et des analyses à Equifax Canada. Son de cloche tout à fait différent des Comptables professionnels agréés du Canada (CPA), que la situation préoccupe au plus haut point! De fait, parmi les quelque 600 membres de la profession interrogés dans le cadre du sondage Tendances conjoncturelles pour le dernier trimestre de 2014 :

  • 59 % des répondants ont convenu que le niveau d’endettement personnel actuel des Canadiens nuit à l’économie;
  • 50 % ont convenu que le niveau d’endettement actuel constitue une menace pour la demande future de produits ou de services dans leur entreprise;
  • 90 % s’entendent pour dire que le gouvernement fédéral et la Banque du Canada devraient continuer de presser les Canadiens de réduire leur niveau d’endettement.

Il faut ajouter à ce portrait pas très rose que, selon les plus récentes données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’endettement des ménages canadiens est passé de 109,9 % du revenu nominal disponible (2001) à 164,8 % pour l’année 2012. Dans les faits, cela signifie que pour chaque cent dollars de revenus, un ménage canadien s’endette à hauteur de 165 dollars!