Comme gestionnaire ou professionnel, vous êtes probablement à l’affût de nouvelles techniques ou approches de gestion qui vous permettront d’éveiller l’intelligence collective et de susciter l’engagement de vos équipes. Apprendre à poser des questions percutantes est fondamental pour emprunter l’avenue de la collaboration, de la responsabilisation et de l’autonomie.

Si vous vous intéressez à l’art de poser les bonnes questions et si vous souhaitez vous engager dans des conversations porteuses, il est incontournable de vous attarder aux trois piliers suivants :

La forme des questions

Avez-vous l’habitude de formuler des questions fermées, c’est-à-dire pour lesquelles il est possible de répondre par oui ou par non? 

Si vous avez répondu «non» à cette question, c’est déjà un pas dans la bonne direction! Cependant, votre question est peut-être ouverte, mais tellement large qu’elle vous conduit à des endroits où vous ne voulez pas nécessairement aller. Cette situation aura l’effet de créer de l’inconfort, et même de générer de l’impatience chez vos interlocuteurs.

L’intention stratégique

Quelle est l’intention stratégique poursuivie? Sachez qu’il en existe une quinzaine. Par exemple, si vous voulez obtenir l’adhésion dans le cadre de la présentation d’un projet, la question que vous souhaitez poser pourrait être la suivante : «Dans quelle mesure est-on équipé pour mettre cette initiative de l’avant à ce moment-ci?» 

Dans le cas où vous appréhendez une résistance lors de votre proposition, il faudrait construire une question qui la désamorce : «Qu’est-ce qui manque à ce moment-ci pour qu’on passe à l’action?» Vous constatez alors que l’intention stratégique permet de réfléchir à la meilleure formulation pour contribuer à atteindre un objectif précis.

L’attitude adoptée

Quand on parle d’attitude, on fait référence ici à un élément en particulier, soit notre capacité à soutenir le silence. Il s’avère souvent très difficile de s’engager dans une telle démarche, surtout quand notre interlocuteur ressent le besoin de réfléchir à la suite d’une bonne question que nous avons posée. Il est souvent ardu de ne pas rompre le silence, d’autant plus qu’on a été habitué à combler tous les moments où rien ne se passe.

À partir de maintenant, quand vous posez une question à laquelle vous avez bien réfléchi, qui porte une intention stratégique et dont la forme est adéquate, il est souhaitable de prendre une pause de quatre secondes. Ce qui peut vous paraître très long est en réalité une durée adéquate pour que la personne devant vous puisse réfléchir et vous fournir une réponse pleine d'intelligence. 

Les questions à succès pour éveiller l’intelligence collective

Les meilleures questions sont aussi celles qui permettent d’éveiller l’intelligence collective. Testez par exemple ce type de questions : «À ton avis, comment devrait-on s’y prendre?» ou «Selon toi, quelle serait la meilleure alternative?» En utilisant ce genre de formulations, vous solliciterez l’intelligence et la créativité de votre interlocuteur, tout en facilitant sa collaboration. 

À l’opposé, voici des exemples de questions qui éteindront la personne à qui vous vous adressez. Remarquez que toutes ces questions utilisent le même premier mot : «Pourquoi as-tu fait ça de cette manière?», «Pourquoi n’es-tu pas venu me présenter cette proposition plus tôt?» ou «Pourquoi fais-tu cette recommandation-là?» 

De façon générale, ce type de questions aura pour effet de braquer votre interlocuteur. Notez aussi que le ton utilisé et le jugement sous-entendu peuvent être des éléments qui vont littéralement «éteindre» la personne devant vous. 

Finalement, quand vous vous exercez à l’art de la question, demandez-vous toujours si la question posée contribuera à l’atteinte de votre objectif ou, au contraire, si elle contaminera l’échange avec votre interlocuteur.

Si vous en venez à la conclusion qu’elle envenime votre communication, la collaboration souhaitée risque fort bien de tourner court. La solution? Testez, essayez et évaluez toujours le résultat que vous obtenez, afin d’allumer vraiment l’intelligence collective et de susciter la collaboration.