Les 5 tendances de 2025 en fidélisation des employés
2024-10-30
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2024-10-30
Les 5 tendances de 2025 en fidélisation des employés
Ressources humaines , Management
Même si le marché de l’emploi ralentit, les organisations ont toujours à cœur de fidéliser leurs meilleurs talents. Jean-François Bertholet, CRHA, consultant et chargé de cours à HEC Montréal, prodigue cinq conseils pour retenir ses employés.
1 - N’oubliez pas la flexibilité
Présentement, le marché du travail vit une autre vague de transformation, selon Jean-François Bertholet, qui observe un resserrement dans les exigences des employeurs et dans les conditions de travail. Certaines entreprises revoient leur politique de télétravail, obligeant les employés à se rendre au bureau plus souvent, voire tous les jours. C’est le cas, par exemple, des équipes chez Amazon. Mais attention : le retour au bureau pourrait devenir l’angle mort des gestionnaires.
«Le problème en présentiel, c’est que les travailleurs ont parfois l’impression de se retrouver en Absurdistan, à s’enfermer dans leur bureau pour des rencontres en visioconférence», illustre-t-il. Mal réfléchie, cette nouvelle organisation du travail risque de démotiver les troupes. Et, dès que l’occasion se présentera, les employés chercheront un nouvel emploi, pense-t-il.
De plus, les employés ne sont pas prêts à laisser tomber les avantages qu’apporte la flexibilité, comme la conciliation entre la vie personnelle et la vie professionnelle, d’après lui. C’est pourquoi le télétravail, les horaires flexibles et le droit à la déconnexion devraient continuer d’avoir la cote en 2025 pour attirer et fidéliser les troupes.
2 - Réinventez vos rituels
Pour être engagés, les employés doivent se sentir enracinés, connectés, interreliés, explique Jean-François Bertholet, citant la théorie de l’embeddedness évoquée pour la première fois dans les années 1980. Ainsi, les dynamiques de confiance, de coopération et de partage d’information influencent les comportements au travail, favorisant la collaboration et l’innovation dans les organisations. Or, après des années d’éloignement à cause de la pandémie, ces liens doivent bien souvent être reconstruits ou renforcés, note le spécialiste en ressources humaines. «Il faut trouver des mécanismes pour reconstruire ce village au sein de l’organisation», ajoute-t-il. À son avis, recréer des rituels peut devenir stratégique pour stimuler ces relations et, par le fait même, augmenter le sentiment d’appartenance à l’équipe.
C’est pourquoi l’événementiel risque d’être très tendance en 2025, juge-t-il. «Plutôt que de demander aux employés de venir plus souvent au bureau pour s’installer dans leur cubicule, vous pourriez organiser un grand événement rassembleur chaque saison», donne-t-il en exemple. Dans le fond, il faut créer des rendez-vous pour nourrir cet esprit de communauté et créer une connexion essentielle à la fidélisation des employés.
3 - Ne sous-estimez pas vos bons (et mauvais) gestionnaires
On dit souvent qu’une personne quitte son patron, et non son emploi. D’ailleurs, pas moins de 82% des employés disent qu’ils envisageraient de changer de boulot s’ils avaient un mauvais gestionnaire, selon un sondage mené par GoodHire en 2022. C’est dire à quel point la rétention des employés repose sur leur supérieur immédiat. «On en demande beaucoup aux gestionnaires puisque tout, ou presque, tombe dans leur cour, observe Jean-François Bertholet. C’est pourquoi il faut encore et toujours les outiller.»
Or, être gestionnaire est un rôle crucial, et complexe dans bien des cas. Plusieurs n’ont pas été formés adéquatement pour l’incarner, explique-t-il. «Un peu comme on le fait au baseball avec les bons lanceurs, qui sont des joueurs clés dans une équipe, il faut soutenir les gestionnaires, les cajoler, les aider, leur offrir ce dont ils ont vraiment besoin, plutôt que de leur rappeler sans cesse ce qu’on exige d’eux.»
Formation, coaching, mentorat, groupe de codéveloppement : tous les moyens sont bons pour y arriver. Un investissement qui rapporte, puisque le style de management des gestionnaires a beaucoup de retombées sur la motivation, le climat de confiance et le sentiment d’appartenance du personnel.
4 - Formez vos employés pour qu’ils apprennent vraiment
71% des employés considèrent que les occasions de formation sont l’une des raisons pour lesquelles ils désirent rester à l’emploi d’une organisation, d’après les données compilées par LinkedIn en 2023. Pour conserver ses talents, l’heure est donc à la personnalisation de la formation, estime Jean-François Bertholet. «Les employeurs ont tout intérêt à se montrer proactifs avec leurs employés, à leur demander ce qu’ils veulent réellement apprendre.»
Il suggère aussi aux organisations de sortir des parcours classiques, en proposant des moyens originaux de se former, en offrant à chaque employé un budget pour inviter un expert de son choix à dîner ou encore en créant un groupe de mentors à l’interne sur un sujet pointu.
Les employeurs qui utilisent les nouvelles technologies et qui forment leurs effectifs sur des outils d’intelligence artificielle ont la cote, montre aussi une étude signée Randstad Canada. «C’est un peu comme un contrat social qui stipule que les personnes qui travailleront avec vous auront les outils pour développer leurs compétences pour faire face au futur du travail.» Bref, les employés veulent sentir qu’ils travaillent pour une entreprise qui est à l’avant-garde et qui s’intéresse aux tendances. C’est ce type d’entreprise qui leur offre la possibilité de développer leur plein potentiel. Sans quoi, ils risquent de finir, tôt ou tard, par aller voir ailleurs.
5 - Accordez de la considération
Si la reconnaissance des employés est primordiale, Jean-François Bertholet fait un pas de plus : «Les employés veulent obtenir de la considération, ce qui est plus large à mon avis. Ils ne veulent pas avoir l’impression d’être des numéros au sein d’une grande structure. Autrement dit, ils veulent sentir que leurs besoins et que leur situation personnelle sont pris en compte.»
Les interactions ne sont plus exclusivement transactionnelles (du donnant-donnant). Elles reposent également sur du relationnel, car il y a une certaine forme de réciprocité.
Il s’agit là de l’un des ingrédients les plus importants qui renforcent l’engagement, tout comme le fait l’authenticité. «La recette pour retenir ses employés, on la connaît, note le conseiller en ressources humaines. Si je travaille dans un climat désagréable, où la méfiance règne et que mon travail n’a pas de sens, je vais avoir envie de m’en aller. Et ce sera vrai en 2025 comme en 2040.»
En résumé, le bonheur au travail – qui se construit dans la confiance, l’autonomie et le respect – est essentiel pour fidéliser une équipe!
Ressources humaines , Management