Les 4 résolutions à adopter par les leaders en 2018
2019-01-01
French
https://www.revuegestion.ca/les-4-resolutions-a-adopter-par-les-leaders-en-2018
2023-10-02
Les 4 résolutions à adopter par les leaders en 2018
Les changements s’accélèrent dans nos organisations : transformation numérique, émergence du Big Data, arrivée de nouveaux compétiteurs, habitudes des consommateurs en constante évolution, rareté de talents, etc.
Pour faire face à cette multitude de défis, le leader d’aujourd’hui doit être un « leader transformationnel ». Voici quatre résolutions qu’il devrait adopter en 2018.
Investir dans sa propre personne
À lire à ce sujet : Daniel Goleman et Richard Davidson, Altered Traits: What Science Reveals How Meditation Changes Your Mind, Body and Brain. |
Le leader transformationnel sait très bien que les personnes qui travaillent à ses côtés sont plus que jamais à la recherche de sens. Ils s’attendent aujourd’hui à ce qu’il quitte son pupitre de chef d’orchestre pour se joindre à l’orchestre et jouer lui aussi d’un instrument. Comme il leur demande de travailler en équipe, d’être habiles et agiles, de dire ce qu’ils pensent, de partager leurs idées, de prendre des risques pour innover, le leader laisse son ego de côté pour se mettre au service de son équipe et se transformer lui-même.
Le leader a besoin de développer sa résilience, sa capacité à collaborer et à prendre des décisions éclairées. Dans un contexte où l’information et les courriels se multiplient, où nous passons la majorité de notre temps en rencontre, il est devenu ardu, voire presque impossible de se réserver du temps pour la réflexion et la prise de décision stratégique.
Parmi les moyens à sa disposition, notons la pratique du mindfulness, c’est-à-dire de la pleine conscience, ainsi que la méditation. Ces pratiques lui permettent de passer au-delà de la réalité objective et factuelle pour embrasser les sensations, les impressions, voire les intuitions des gens qui l’entourent. Cette sensibilité lui donne une perspective toute nouvelle.
En 2012, une étude1 a déterminé (et même mesuré!) que la pleine conscience des superviseurs se reflète systématiquement sur leurs employés : baisse de l’épuisement professionnel, mieux-être au travail, hausse de l’engagement, gains de performance, etc. L’attitude positive et bienveillante du superviseur est donc contagieuse sur l’état d’esprit des membres de son équipe.
LIRE AUSSI : « Les leaders transformationnels, ce qu'ils ont et que les autres n'ont pas... (1/2) »
Investir dans les gens et les relations
En 2018, le leader qui se veut transformationnel doit saisir qu’investir du temps dans les gens est plus efficace et rapporte davantage que d’investir majoritairement du temps dans le suivi des résultats.
Une étude de la Harvard Business Review a même quantifié le bénéfice qu’un investissement dans la personne peut rapporter en comparant des entreprises où les individus sont confiants à des entreprises où ils le sont peu. Le résultat est impressionnant :
- Stress : – 74%
- Jours de maladie : – 13%
- Burnouts : –40%
- Engagement : + 76%
- Énergie à investir à la tâche : + 106%
- Productivité : +50%
- Satisfaction : + 29%
À lire à ce sujet : Paul J. Zak, The Neuroscience of Trust (article paru dans la HBR en 2017); Michael C. Mankins et Eric Garton, Time, Talent, Energy Overcome Organizational Drag and Unleash Your Team's Productive Power. |
Ce qui n’est pas mesuré ici, mais tout aussi important, ce sont que les leaders qui investissent dans les relations humaines avec leurs employés voient leurs entreprises grimper en inventivité, en efficacité, en résultats, et sont beaucoup plus performantes tant en recrutement qu’en rétention de talents.
C’est le langage même du dirigeant d’entreprise qui est en mutation : au lieu de ne parler que de capital et de retour sur l’investissement, au lieu de demander des chiffres et des redditions de comptes à ses collaborateurs, il leur demande de partager sa vision et de s’impliquer avec lui dans la réinvention de l’entreprise.
Mobiliser l’intelligence collective
Le leader de jadis était perçu comme étant le « détenteur de la vérité », et donc de la boussole. Le leader en 2018 est tout autre : il sait que la vérité est plurielle puisqu’elle obéit à des phénomènes nombreux, complexes, en mouvement perpétuel. Pour avoir une vision systémique et cohérente, pour être lui aussi en mouvement perpétuel, il fait appel à l’intelligence collective et puise dans la variété des talents et compétences de son équipe.
À lire à ce sujet : Frederic Laloux, Reinventing Organizations. |
Véritable « architecte social », le leader en 2018 mobilise ses troupes et valorise les contributions individuelles et collectives. Il les responsabilise afin qu’ils aient toute la latitude requise pour être des générateurs d’innovations. Il capitalise sur la diversité en mettant les forces et les talents individuels au service de l’enrichissement collectif. Tout ceci favorise l’émergence d’idées nouvelles et de solutions plus robustes et plus pérennes.
LIRE AUSSI : « Les leaders transformationnels, ce qu'ils ont et que les autres n'ont pas... (2/2)
Se mettre au service du bien commun
Une dernière résolution consiste à n’attendre aucune loi, aucune réglementation pour faire de son entreprise un modèle. Le leader prend comme résolution d’appliquer aujourd’hui ce qui demain sera la normalité : s’inscrire dans la durée, la pérennité, en créant de la valeur pour les générations futures.
À lire à ce sujet : Micheal Porter, Creative Shared Value (article paru dans la Harvard Business Review, 2011). Cet article paru en 2011 est encore brûlant d’actualité : ce que l’auteur y prône n’est toujours pas mis en pratique… |
Il ne renonce pas au profit, ce qui serait un non-sens, mais il le réinvestit dans le développement de la société de demain. Sa responsabilité sociale et environnementale n’est pas une résignation agaçante, mais une stratégie gagnante basée sur la nécessité d’être une entreprise progressiste : qui se donne une mission à la fois économique et sociétale, qui se soucie de la prochaine génération, qui capitalise sur l’intelligence collective, qui concilie l’impératif de profitabilité et le respect de l’écosystème social et environnemental, qui veille à ce que la gouvernance soit en phase avec les parties prenantes.
À lire à ce sujet : Micheal Porter, Creative Shared Value (article paru dans la HBR, 2011). Cet article paru en 2011 est encore brûlant d’actualité : ce que l’auteur y prône n’est toujours pas mis en pratique…
Pour 2018
La meilleure résolution que vous puissiez prendre pour 2018? Emboîter le pas à ces leaders transformationnels. Il en va de votre entreprise comme de la société toute entière.
Notes
1. Reb, J., Narayanan, J. and Chaturvedi, S. 2012. Leading Mindfully: Two Studies on the Influence of Supervisor Trait Mindfulness on Employee Well-Being and Performance. Springer Science+Business Media, LLC 2012