Le rêve : un outil puissant de transformation
2024-10-09
French
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2024-10-04
Le rêve : un outil puissant de transformation
Leadership , Ressources humaines
En alignant le «pourquoi» de votre mission d’entreprise et vos ambitions stratégiques avec les valeurs et aspirations de vos équipes, vous pourriez déverrouiller un formidable outil de transformation : le rêve. Voici comment miser sur ce levier pour accélérer le changement et mettre en œuvre un mouvement collectif.
La première étape de toute transformation consiste à identifier le «pourquoi» fondamental qui la motive. Lorsque cette transformation concerne les entreprises et les organisations, on néglige trop souvent d’articuler ce «pourquoi» avec les intérêts et aspirations des gens qui y évoluent, avec ce qu’ils souhaitent pour eux-mêmes et pour leurs proches. Ce n’est pas facile, car chaque personne a une perspective unique et un ensemble de croyances profondes qui lui est propre et qui la définit. Et tout le monde ne perçoit pas de la même façon comment une transformation ou un projet peut s’aligner avec son rêve, ses motivations : sa raison d’être en somme.
S’arrimer aux aspirations personnelles : un élément fondamental
Si elle ne prend pas en compte les désirs réels des individus qui la composent, la vision d’une entreprise peut être mal interprétée, voire provoquer de l’appréhension ou de la démotivation. Il est donc crucial de prendre le temps de comprendre ce qui a vraiment de la valeur aux yeux des gens et d’écouter les préoccupations sous-jacentes qui alimentent leurs inquiétudes. Ce processus aide à clarifier les connexions et à montrer le chemin vers la réalisation de l’objectif ultime d’arrimer le projet de l’organisation aux aspirations de ses employés.
Le rêve comme moteur d’action
Dans un monde saturé de nouvelles négatives et de désinformation, les gens sont plus sceptiques et détachés que jamais. Des phrases telles que : «Nous avons déjà tout essayé» et «Ça ne sert à rien, ça n’arrivera jamais» ont souvent été entendues par les autrices de ces lignes. Cette mentalité devient alors une prophétie autoréalisatrice : rien ne se passe parce que personne ne tente de faire bouger les choses. Ceux qui osent prendre l’initiative peinent à rallier leurs pairs autour d’un objectif commun, considéré comme inatteignable. Tant que les membres de l’équipe ne seront pas convaincus de la faisabilité de la vision, il y aura inévitablement impasse.
Cependant, si la vision d’une entreprise est liée à quelque chose que les employés veulent vraiment, s’il s’agit de quelque chose dont ils ont besoin, qui a un écho particulier et qui leur semble accessible, alors un mouvement peut s’enclencher. Ce quelque chose, c’est le rêve. Il va au-delà de l’intérêt personnel immédiat (et du classique «qu’est-ce que j’y gagne?»), car il implique que la réalisation d’aspirations privées devienne possible par le biais de l’expérience collective. Cette étincelle d’inspiration est souvent nécessaire pour briser le scepticisme et pousser les gens à l’action.
Le rêve comme but collectif
Le rêve est source d’anxiété pour de nombreux dirigeants. Ils expriment souvent des préoccupations telles que : « Et si cela ne se réalise pas ? », « Je n’ai pas le contrôle total sur ces résultats » ou « Ce n’est pas dans notre budget actuel et le capital requis est trop élevé ». Mais un rêve englobe bien plus que des intérêts individuels et des investissements financiers. Il s’agit de passer à l’action dès à présent, d’utiliser les ressources limitées du moment et d’aspirer à de plus grandes choses pour un avenir encore hors de portée.
De même, comme le souligne l’ancien consultant Ron Ashkenas dans le texte «Great leaders use the power of dreams» paru en 2013 dans le magazine Forbes, «[…] lorsque les rêves sont excitants et qu’il y a de fortes chances qu’ils puissent être réalisés, les employés vont se mobiliser très fortement. À l’inverse, quand les rêves sont banals et qu’ils manquent de crédibilité, les employés vont s’en détacher et se désengager». L’auteur cite l’exemple d’une compagnie pharmaceutique qui, au lieu de donner des objectifs financiers ou chiffrés pour motiver son personnel (ce qui avait échoué par le passé), a évoqué les vies humaines qui seraient sauvées grâce aux efforts de chaque membre de l’équipe. Aligner le «pourquoi» de l’organisation avec les valeurs profondes qui animent les individus pour les rassembler autour d’un rêve commun a instillé un sens du devoir, une responsabilisation de chacun… Bref, un rêve est ainsi né.
Des objectifs concrets, réalistes et pragmatiques ont indéniablement leur place, mais avec un rêve partagé comme point de départ, il est possible d’exploiter la puissance d’une communauté unie par un objectif commun. Les frontières et les limites sont ainsi transcendées, et un sentiment de responsabilité collective émerge.
Aller au-delà du pourquoi
La puissance des rêves partagés ne doit pas être sous-estimée dans les transformations d’entreprise. Lorsque l’on cherche à provoquer un changement significatif, il ne suffit pas de simplement identifier le «pourquoi» des efforts déployés; encore faut-il prendre le temps de créer une connexion avec les employés pour comprendre ce à quoi chacun d’entre eux accorde de la valeur et saisir ce à quoi ils aspirent vraiment dans leur vie.
En alignant une vision de la transformation avec les désirs et préoccupations des équipes (et non pas uniquement en utilisant des avantages superficiels) vous préparez le terrain pour que l’inspiration brise le scepticisme, s’enracine dans l’imaginaire collectif et motive chacun et chacune à passer à l’action.
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