De plus en plus d'entreprises et d'organisation les recherchent dans le CV des candidats!

Les études de gestion seront bien entendu toujours de mise lorsqu'il est question d'embaucher des candidates et des candidats possédant les compétences requises pour le bon fonctionnement des entreprises et des organisations au sein desquelles ils s'intègrent. Mais si ces derniers entendent gravir les échelons et accéder à des postes de gestion de niveau intermédiaire ou même des postes de haut niveau, cela prendra bien davantage...

Et ce « davantage » pourrait bien être une solide formation reçue en sciences humaines, relate Yoni Appelbaum dans son article « Why America's Business Majors Are in Desperate Need of a Liberal-Arts Education », publié sur le site Internet de la revue The Atlantic. Et rassurez-vous, ce constat ne vient pas des doyens des facultés universitaires de sciences humaines, mais bel et bien d'hommes et de femmes d'affaires et de doyens des plus prestigieuses écoles de commerce.

L'apport des sciences humaines

La chose semble en effet avoir son importance aux yeux des grands du monde des affaires. Et ils sont plusieurs à penser de plus en plus ainsi. Car si les programmes universitaires en affaires s'avèrent excellents dans le développement des habiletés techniques, ils échouent lamentablement dans l'acquisition par les étudiants des habiletés de communication (prise de parole, écriture) et de pensée critique qui deviennent, au regard de la complexité du monde dans lequel nous vivons, de plus en plus essentielles. Ce sont là des habiletés qu'une formation en sciences humaines et en philosophie peut aider à développer chez les futurs gestionnaires. Voilà ce que recherchent les entreprises et les organisations d'aujourd'hui et de demain, affirme Rachel Reiser, vice-doyenne à la Questrom School of Business (Boston University) : « [Les entreprises veulent embaucher des personnes qui ont] la capacité de penser, la capacité de rédiger, la capacité de comprendre le contexte culturel ou historique de n'importe quelle décision d'affaires qu'ils ont à prendre.»

Un constat inquiétant...

C'est là le souhait, mais qu'en est-il de la réalité? Celle-ci est, dans le cas des étudiantes et des étudiants fréquentant les écoles de commerce, quelque peu désolante, s'il faut en croire une étude menée par le Council for Aid to Education, un organisme voué à l'amélioration de l'enseignement aux études supérieures. Cette étude a en effet démontré noir sur blanc que les étudiants inscrits à un programme de commerce sous-performaient au Collegiate Learning Assessment (CLA+), un test dont la fonction est de mesurer, entre autres choses, la capacité d'analyse et de résolution de problèmes¹. Ceux-ci se sont en effet classés, tel que le signale l'étude mentionnée en début de paragraphe, sixièmes sur parmi les étudiants des sept disciplines considérées² (inquiétant!), ne cédant le bonnet d'âne qu'aux étudiants en éducation (encore plus inquiétant!).

Reste à savoir si les écoles de commerce prendront acte de ces données et seront sensibles à l'appel de plus en plus pressant aux sciences humaines dans la formation aux affaires. Quoi qu'il en soit, le débat semble lancé, et la présence de dirigeants de grandes et de très grandes entreprises formés aux sciences humaines prouve que ces dernières peuvent également être un vecteur de réussite individuel et organisationnel.


¹ « CLA+ is an innovative collegiate-level assessment designed explicitly for the twenty-first-century student. Unlike most standardized tests, which measure the ability to memorize numbers, dates, and facts, CLA+ measures critical-thinking skills, which employers have overwhelmingly stated matter more to them than a particular major or GPA. The skills CLA+ tests for include analysis and problem solving, scientific and quantitative reasoning, critical reading and evaluation, and critiquing an argument. » (Source : Council for Aid to Education)

² Natural sciences; social sciences; humanities and languages; business; education; health; technology, engineering and maths.