De passage à HEC Montréal dans le cadre du colloque Réfléchir l’austérité. Dette? Politique budgétaire? Alternatives? organisé le mercredi 11 février dernier par un collectif d’étudiants au programme de maîtrise, l’économiste et professeur émérite de l’UQAM Pierre Fortin a présenté, devant une centaine de personnes, sa vision des mesures d’austérité budgétaire mises de l’avant par le gouvernement Couillard, et piloté par les ministres Carlos Leitão (Finances) et Martin Coiteux (Conseil du Trésor).


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Les conclusions de l’économiste réputé sont assez surprenantes! Ce dernier a tout d’abord présenté un indicateur pour mesurer l’austérité, ce qu’il appelle le « degré d’austérité ». Cet indicateur se définit comme « la variation, d’une année à la suivante, du rapport entre la partie du solde budgétaire qui est sous contrôle gouvernemental et le niveau ‘‘normal’’ » du PIB1 ».Le tout est exprimé en points de pourcentage du PIB du pays concerné. Une fois les calculs effectués, le professeur Fortin est en mesure de situer la province par rapport à quelques pays développés :

À cet égard, la position du Québec, dans le peloton de tête des pays les plus austères, peut paraître une bonne nouvelle, dans la perspective de la santé de nos finances publiques. Toutefois, signale Pierre Fortin (lire l’article de Jonathan Trudel, « Le Québec, un champion mondial de l’austérité », dans L’Actualité), il ne faut pas se lancer dans la quête de l’assainissement des finances publiques au détriment des réalités macroéconomiques, bien réelles également. L’économiste signale que le rythme imposé par le gouvernement libéral (lire son commentaire « Austérité : pourquoi êtes-vous si pressé, monsieur Couillard ? », dans L’Actualité )aura des conséquences sur la croissance du PIB au Québec : « Ça va atténuer les effets positifs sur le PIB découlant de la baisse du prix du pétrole, de la dépréciation du dollar canadien, de la baisse des taux d’intérêt et de la croissance de la demande américaine pour nos produits. » Par ailleurs, Pierre Fortin rappelle au passage que…

  • Le poids de la dette du Québec a diminué depuis 20 ans;
  • Le déficit de l’Ontario est six fois plus élevé que celui du Québec;
  • Le service de la dette est beaucoup moins lourd qu’il y a 20 ans.

Quand on se compare, on se console…  Qu’en pensez-vous?


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Note

1. Présentation du professeur Fortin à HEC Montréal le 11 février 2015.