L'accompagnement des dirigeants est en voie de se transformer radicalement.

Nous sommes tous un peu au fait du coaching, de ce qu'il est et de ce qu'il implique. Ce concept de coaching peut être défini, comme l'ont fait Louis Baron et Lucie Morin antérieurement dans nos pages , comme « [...…] un processus visant à fournir aux individus les outils, les connaissances et les occasions dont ils ont besoin pour se développer et devenir plus efficaces [...…]. Il implique l'enseignement d'habiletés dans un contexte de relation personnalisée avec l'apprenant, en lui fournissant une rétroaction sur ses habiletés et relations interpersonnelles. » Toutefois, posons-nous la question: le coaching ainsi conçu est-il encore adapté aux besoins des dirigeants et au monde des affaires en 2015? Certains en doutent...


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Le consultant Nicolas Rousseaux est de ceux qui pensent que la profession de coach connaît à l'heure actuelle une profonde métamorphose. Dans son billet publié sur le site Internet de Harvard Business Review France Nicolas Rousseaux met en opposition deux types de coachs. Exit le coach d'antan, mi-conseiller, mi-psychologue, discrète éminence grise axée sur l'écoute, la réflexion et la rétroaction. Voici désormais le « néo coach », oeuvrant à la lumière du jour, ouvert sur la réalité de son client, mais aussi sur l'environnement de ce dernier, et résolument tourné vers l'action. Pour reprendre la formule imagée de l'auteur: « Effet turbo plutôt que pansement bobo »!

Le coaching suivrait-il, au fond, l'air du temps? Probablement. Le temps s'accélère, l'environnement d'affaires se complexifie, les données utiles à la compréhension de ce dernier s'accumulent de manière exponentielle. Dans bien des domaines de l'activité humaine, et le monde des organisations n'y échappe pas, la réflexion a cédé le pas à l'action, parfois hélas instinctive. Et le coaching s'inscrit aussi dans cette tendance lourde. Dès lors, à quoi ressemblera le coach post-moderne? Quelles seront ses tâches et attributions?

  • Le coach de demain, plutôt que de « s'enfermer » dans une relation avec son client et le faire évoluer à l'intérieur de cette dernière, cherchera plutôt à ramener vers ce dernier les signaux du dehors et à les intégrer à la démarche d'évolution de son client;
  • Il fera la même chose, mais au cœoeur de l'organisation. En somme, nous dit Nicolas Rousseaux, le « néo coach » sera les antennes du client au sein de son univers d'affaires;
  • La multiplicité des parties prenantes (stakeholders) est un fait indéniable aujourd'hui. Il sera du ressort du « néo coach » de veiller à la gestion de ces dernières, quitte à les sonder au profit de son client-gestionnaire;
  • Il sera également celui qui « nourrira » son client quant à tout ce qui touche l'innovation et les tendances nouvelles. Il deviendra, pour reprendre l'habile formulation de Nicolas Rousseaux, l'« arpenteur des anomalies et des trouvailles imprévues »;
  • Il travaillera conjointement avec son client à ce que ce dernier puisse faire la jonction entre les pressions internes et externes à l'organisation, et le style de leadership qu'il entend déployer auprès de ses troupes;
  • Le coach post-moderne visera à développer l'intuition chez son client. Et pour qu'une intuition soit bonne, celle-ci doit trouver sa base sur un solide ensemble de valeurs et de connaissances générales. Ce faisant, le coach de demain n'hésitera donc pas à se référer à l'histoire, à l'art ou encore à la philosophie, tout cela afin de renforcer ce bagage culturel qui rend l'intuition moins hasardeuse.

En un tournemain, nous sommes passés du coach réflexif au coach proactif. Venons-nous de passer également d'un pôle du balancier à un autre en matière de coaching? Qu'en pensez-vous?