À sa plus simple expression, le concept blockchain consiste en un registre de transactions ouvert, public ou privé. Décrite à l’origine par l’énigmatique Satoshi Nakamoto, cette technologie permet de transiger une devise entre deux personnes sans passer par un intermédiaire. Cette manière de transiger se nomme « blockchain ».

Les principales caractéristiques de la blockchain

C’est un registre de transactions distribuées, c’est-à-dire que l’information n’est ni centralisée, ni décentralisée, mais plutôt distribuée.Caractéristique de la technologie blockchain

La gouvernance des transactions se fait à partir de contrats intelligents, d’ententes entre les deux parties qui s’exécutent. Donc, si les conditions contractuelles ne sont pas remplies, la transaction n’est pas complétée.

Une série de blocs représente les étapes d’un processus dans lesquels sont enregistrées de façon permanente toutes les transactions affectant l’étape. Elles sont chiffrées et horodatées, et ne peuvent pas être modifiées dans le temps.

Représentation schématique de la technologie blockchain

Représentation schématique de la technologie blockchain
Pour voir à quoi ressemble un blockchain actif, visiter le :
https://www.etherchain.org/

Aujourd’hui, le concept de blockchain se développe rapidement à travers de nombreux secteurs d’activité et est en train de révolutionner la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Il n’est pas difficile d’imaginer son efficacité sur des processus hautement transactionnels à travers lesquels plusieurs intervenants doivent s’entendre pour que les flux de matériel, d’information et d’argent soient efficaces.

La chaîne d'approvisionnement et la théorie des files d'attente

Une des théories sur laquelle est basée la gestion de la chaîne d’approvisionnement est la Loi de Little, connue sous le nom de théorie des files d’attente. Cette loi met en relation :

  1. Le nombre total de clients captifs dans un système, un processus ou une étape d’un processus (encours);
  2. La fréquence moyenne où un nouveau client entre dans le système (débit);
  3. Le temps moyen qu’un client prend pour passer à travers le système (temps de cycle).

Par l’équation : encours = débit x temps de cycle

La loi porte le nom de John Little qui prouva, en 1961, l’exactitude de la théorie en démontrant qu’il est impossible de la contredire. Donc, prenons l’exemple de réduire une liste d’attente pour un service dans le système de santé : on doit forcément soit réduire le nombre de nouveaux patients, soit réduire le temps nécessaire pour effectuer ce service.


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La théorie des files d’attente et le blockchain pour accélérer le service

Sous un modèle tel que blockchain, la numérisation des données et des transactions pourrait améliorer l’accessibilité aux données et réduire le temps passé à certaines tâches administratives à non-valeur ajoutée. Ce changement contribuerait à réduire les délais de traitement.

Au-delà du potentiel d’accélération (réduction du temps de cycle) et de l’impact favorable sur les listes d’attente, le registre de transactions numériques pourrait fournir les données spécifiques aux patients et à chaque étape des nombreux services formant le système de santé, ce qui permettrait de mieux mesurer, analyser et améliorer sa performance.

En conclusion, une technologie, telle blockchain, peut être déployée pour mieux gérer l’ensemble des données transactionnelles entre les clients et les différents services d’un système. Les données ainsi recueillies peuvent ensuite alimenter la gestion de la chaîne d’approvisionnement dans le but d’augmenter sa capacité et d’accélérer ses processus pour mieux contrôler le nombre de clients qui y sont captifs, en attente d’être servis.