Article publié en juillet 2015

Un site Internet, un compte Facebook, un compte Twitter, un compte Pinterest et hop ! Voilà votre entreprise prête pour l’aventure du numérique ! À vous les dizaines de milliers de clients, cachés dans l’univers virtuel ! Si simple que ça ? Un peu trop simple, en effet.

Quelle entreprise ou quel entrepreneur n’a pas rêvé des possibilités offertes par les technologies de l’information (TIC) et de l’Internet ? Et pourtant, la réalité est beaucoup plus complexe et les problèmes surgissent souvent… de l’intérieur même de l’entreprise. C’est en substance ce que nous révèlent Gerald C. Kane, Doug Palmer, Anh Nguyen Phillips et David Kiron dans leur article « Is Your Business Ready for a Digital Future? », publié dans la dernière mouture de la MIT Sloan Management Review.

À ce titre, le principal constat qui ressort de l’étude menée par le professeur Kane et ses collègues est frappant : les éléments-clés d’un haut niveau de maturité d’affaires numérique (digital business maturity est le terme employé par les auteurs) n’est pas le numérique en soi, mais ce qui se passe entre les quatre murs de l’organisation : « En règle générale, les stratégies numériques efficaces consistent moins à acquérir et à mettre en œuvre la technologie appropriée qu'à reconfigurer votre entreprise pour tirer parti des informations fournies par ces technologies. Les entreprises doivent associer diverses technologies numériques intégrées à l'ensemble des personnes, des processus et des fonctions pour obtenir un avantage commercial important* » nous préviennent-ils.

En somme, les organisations qui parviennent à mieux intégrer et tirer profit des occasions offertes par le numérique sont celles qui ont su au préalable mettre en place certaines conditions gagnantes. Quelles sont ces conditions ?

  1. Une stratégie numérique bien définie. Mais attention ! Il ne s’agit pas ici de se doter des mêmes armes que vos compétiteurs, dans un univers virtuel qui est déjà dépassé aujourd’hui et qui le sera demain. Cherchez plutôt à définir à quoi ressemblera votre domaine d’affaires dans cinq ou dix ans, et travaillez à partir de cette image du futur pour voir comment les technologies d’aujourd’hui peuvent vous aider à mieux performer demain;
  2. Le numérique requiert aussi un contexte propice, une culture en somme, où il pourra prendre fermement racine. Et en tel domaine, la prise de risque est un facteur crucial de la culture d’une organisation bien adaptée au numérique. Votre organisation encourage-t-elle et récompense-t-elle la prise de risque? Au contraire, l’organisation est-elle rébarbative au risque ? Vous avez sans doute déjà la réponse à cette question…
  3. L’embauche et la mise en évidence de gestionnaires baignant dans le numérique est, on le conçoit aisément, une condition sine qua non à l’atteinte d’un haut niveau de maturité numérique. Mais plus encore, l’étude du professeur Kane et de ses complices relève que l’une des clés à cet égard est la capacité de placer aux postes relatifs à la stratégie numérique des individus capables de faire le lien, pas toujours évident, entre le domaine d’affaires, les tendances futures et les processus actuels de l’organisation. À ce titre, soulignent les auteurs, l’embauche de personnes ayant déjà œuvré dans des entreprises technologiques peut être un raccourci gagnant;

En guise de conclusion, le professeur Kane et ses collègues signalent un danger bien réel, à savoir les mouvements de personnel. En effet, une compagnie présentant un faible niveau de maturité numérique pourrait potentiellement connaître une fuite de cerveaux vers des entreprises qui seraient, à ce niveau, davantage mûres. Est-ce une réelle surprise, compte tenu de l’importance des TIC dans toutes les sphères de notre vie? Quoi qu’il en soit, la réalité des TIC et de l’Internet étant aujourd’hui incontournable en affaires, il est grand temps de vous y mettre afin d’atteindre un niveau souhaitable de maturité numérique. 


Note

* Traduction libre