Le téléphone intelligent est en phase de maturité. Qu'est-ce qui le remplacera?

Avant de vous précipiter vers votre détaillant d'appareils électroniques, prenez quand même la peine de lire ce qui suit...

Certes, la mort du téléphone intelligent (smartphone) est peut-être annoncée, mais le patient a encore de la vigueur et quelques bonnes années devant lui. Mieux vaut toutefois regarder de l'avant, car la chose a son importance, dans la mesure où une bonne partie de la vigueur de nos économies nationales et de nos infrastructures de production repose sur la technologie numérique mobile.


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Une fin annoncée

Le smartphone est donc à quelques années de la pente descendante, s'il faut en juger par la tendance qui prévaut à l'heure actuelle au Mobile World Congress qui se déroule actuellement à Barcelone, la capitale catalane. Deux indices laissent trahir la situation. D'une part, selon des données publiées par le cabinet Gartner, le nombre de téléphones intelligents connaîtra une croissance dans les années à venir, mais une croissance modeste ne dépassant guère 2,5 % d'ici 2018, et qui semble essentiellement alimentée par le rythme de renouvellement d'un tel type d'appareil, qui s'établit environ à 18 mois. Bref, pas assez pour relancer la popularité antérieure d'un tel type d'appareil. D'autre part, au chapitre de l'innovation technologique, force est de reconnaître que le smartphone n'a pas connu de révolution majeure depuis les deux à trois dernières années. Laissons Boris Manenti, du Nouvel Observateur (lire son article « Ça y est, la fin du smartphone est proche »), rendre son verdict quant à l'avenir du téléphone intelligent : « [...] pour faire face à une concurrence chinoise féroce qui tire les prix vers le bas, les constructeurs ont compris que se contenter de proposer des appareils plus fins et plus puissants ne suffit pas. L'avenir se trouve hors du téléphone.»

Et après?

On voit le tout venir à très grande vitesse. L'avenir se trouve non plus dans le téléphone intelligent comme tel, mais dans l'écosystème qui l'entoure, et de manière plus précise, dans la réalité virtuelle et dans les objets connectés. De fait, l'accent sera désormais placé par les géants de l'électronique sur le logiciel, ce même logiciel permettant de relier l'utilisateur à l'objet sans nécessairement passer par le smartphone. Ainsi en sera-t-il pour la voiture connectée, à qui nous pourrons très bientôt donner des ordres (écouter sa liste de musique, s'orienter avec son GPS, faire un appel téléphonique, etc.) et qui s'exécuteront sans passer par l'intermédiaire du téléphone intelligent. À ce titre, le gadget Echo, élaboré par Amazon (voir la vidéo en tête d'article), rend bien l'esprit de la chose et démontre bien vers où s'en va le progrès!

Toujours plus vite!

Mais pour supporter toute cette technologie et transmettre l'immense flot de données qui l'accompagnera, il est clair que les réseaux actuels ne suffiront pas à la tâche. Qu'à cela ne tienne, nous dit le magazine The Economist (lire l'article « Wireless: the next generation »), le 5G, la nouvelle norme de transmission d'information, est sur toutes les lèvres à Barcelone. Avec un temps de réponse (latency) réduit à une milliseconde et une quantité de données transmises multipliée pratiquement par dix par rapport à l'actuelle norme 4G, la nouvelle technologie 5G laisse entrevoir bien des possibilités futures.

Quant au smartphone, son utilité et son utilisation deviendront, au fil des ans, marginales, nous dit Boris Manenti : « [...] le smartphone ne disparaîtra pas. Il deviendra plutôt un écran de poche, une sorte de fenêtre portative, permettant de regarder des vidéos ou lire l'actualité en déplacement, mais aussi de prendre des photos rapidement. » Futur angoissant pour cet appareil au cœœur de nos vies!