C’est la principale manchette depuis quelques semaines, voire même quelques mois…  Le dollar canadien plonge par rapport à la devise américaine, ce qui ne va pas sans provoquer certains pleurs et grincements de dents chez les uns, tandis que d’autres se réjouissent de la situation. De fait, depuis le 1er janvier 2013, le dollar canadien a perdu tout près de 22% de sa valeur face au billet vert de l’Oncle Sam. Les causes de cette situation sont évidemment multiples, mais il est certain que la chute des cours du pétrole y est pour quelque chose, comme en témoigne le graphique suivant :

Qui sont donc les gagnants et les perdants d’une telle situation? Dans son article publié récemment dans le Globe and Mail, le journaliste Richard Blackwell (« How the plunging loonie affects companies and consumers ») nous fait part de sa vision de la chose. Ainsi :

Les gagnants :

  • Les investisseurs en bourse, dont la teneur du portefeuille en valeurs américaines va s’accroître.
  • Le commerce au détail, alors que les consommateurs canadiens seront peut-être moins tentés de se rendre aux États-Unis afin d’effectuer des achats courants;
  • Les compagnies aériennes d’ici, qui profitent de la baisse conjuguée du dollar et du baril de pétrole. Par ailleurs, cette même baisse du dollar risque d’attirer davantage de touristes américains de notre côté de la frontière. Encore là, bonne nouvelle…;
  • Les entreprises exportatrices, pour qui la baisse du dollar signifie que nos produits deviennent plus compétitifs face à ceux des concurrents sur le marché américain. En somme, c’est une bonne nouvelle pour le Québec et l’Ontario, dont la balance commerciale dépend massivement de la vigueur de la demande américaine;

Les perdants :

  • Les entreprises du secteur de l’énergie, qui généralement profitent d’une devise canadienne basse, mais qui, dans le contexte de la chute des prix du pétrole, sont heurtées de plein fouet!  Cela inclut évidemment les provinces de l’ouest canadien, dont l’état de santé économique commence à donner des signes de ralentissement (lire « Alberta home resales to slide 16%, RBC says », sur le site du Financial Post);
  • Les consommateurs, qui paieront plus chers les produits de consommation courante (notamment les produits alimentaires, les fruits et les légumes), puisque ceux-ci sont souvent importés des États-Unis;
  • Les équipes sportives canadiennes. Le salaire de P.K. Subban (9 millions de dollars annuellement) est versé en devises américaines. Le taux de change actuellement défavorable viendra chercher davantage dans les poches de la Sainte-Flanelle et de ses partisans!

Jusqu’où se poursuivra la chute de notre dollar? Les avis à cet effet, tel que rapportés par le journaliste Ari Altstedter, de Bloomberg, et repris sur le Financial Post (lire « Loonie could fall as low as 69 US cents after oil price collapse, forecaster warns »), divergent. Certains tablent sur une poursuite de la tendance et prédisent une valeur aussi basse que 69 cents, tandis que d’autres misent sur un point de chute avoisinant les 74-75 cents. Votre domaine d’affaires sera-t-il affecté à court, moyen ou long terme par cette tendance baissière de notre devise?  Faites-nous le savoir!