La journée d'hier marquait le 40e anniversaire de la sortie du tout premier acte de la saga Star Wars.

C'est en effet le 25 mai 1977 que Star Wars : A New Hope prenait l'affiche dans une quarantaine de salles aux États-Unis. Et comme le disent les habitants de Tattoine, la planète d'adoption de Luke Skywalker, « the rest is history! ». Nul besoin, en effet, de revenir sur le succès sidéral de cette aventure née de l'imagination fertile du réalisateur George Lucas. L'incroyable machine à imprimer des dollars que s'est révélé être l'univers Star Wars se double en effet d'un phénomène culturel sans pareil, et ce à l'échelle planétaire. Tous les Terriens, ou presque, ont déjà fredonné le célèbre thème musical composé par John Williams, et chacun d'entre nous reconnaît sans problème l'inquiétante physionomie de Darth Vader. Et nous avons tous, à un moment donné ou un autre, tenté de fermer une porte d'armoire ou de faire les ustensiles se mouvoir à l'aide de la Force, généralement sans grand succès!

Le coût d'une catastrophe

Bref, en sa qualité de phénomène économique et culturel maintenant quadragénaire, Star Wars a essaimé dans une foule de domaines, et le monde universitaire n'y échappe pas!

l'étoile de la mort, un chantier colossal

L'Étoile de la mort, un chantier colossal !

Prenez par exemple le très louable et sérieux exercice mené par le professeur Zachary Feinstein, de la Washington University in St. Louis. Comme ce dernier l'explique dans la vidéo en tête d'article, l'universitaire, dont les intérêts de recherche portent sur risques financiers systémiques, a procédé au calcul du déséquilibre financier généré par la destruction de l'Étoile de la Mort lors du premier opus de la série, tout comme celle de sa remplaçante, à la fin de l'épisode VI, The Return of the Jedi. Tâche colossale, à la mesure des deux astres destructeurs! 

Pour ce faire, le professeur Feinstein, dans son étude intitulée « It’s a Trap: Emperor Palpatine’s Poison Pill », a d'abord estimé le coût des deux Étoiles de la Mort en prenant pour étalon le porte-avion USS Gerald R. Ford, qui a nécessité 100 000 tonnes d'acier et coûté 17,5 milliards USD au terme de sa construction, en 2013. Les coûts obtenus alors sont de 193 quintillions USD¹ pour la première Étoile de la Mort (pour un diamètre de 160 kilomètres) et 419 quintillions USD pour la seconde Étoile de la Mort, celle-ci présentant un diamètre de 900 kilomètres!

Le prof Feinstein a ensuite mesuré le coût d'un autre projet technologique colossal, celui-là bien réel, à savoir l'élaboration par les Américains de la première bombe atomique, et a estimé le poids de ce dernier à 0,21 % du PIB américain, en dollars de 1945. Une simple règle de trois lui aura permis d'évaluer le « produit galactique brut » annuel (« gross galactic product », ou GGP) de l'Empire à 4,6 sextillions USD².

Au final, explique Zachary Feinstein, si la Force accompagne toujours l'Alliance rebelle, au pouvoir après la destruction de la seconde Étoile de la Mort, le décès de Darth Vader, de l'empereur Palpatine et la chute finale de l'Empire galactique, c'est ainsi 15 % à 20 % du produit galactique brut qui devrait être injecté dans l'économie afin d'éviter le cataclysme économique appréhendé. « Without such funds at the ready, it is likely the Galactic economy would enter an economic depression of astronomical proportions », affirme catégoriquement l'universitaire! 

Certes, l'étude du professeur Feinstein, qui servait essentiellement à tester un modèle d'évaluation des risques, a de quoi faire sourire! Mais cette étude nous démontre à quel point l'épopée Star Wars s'est incrustée dans la psyché collective et dans la culture planétaire, si une telle chose existe! Et saluons au passage la ténacité et la résilience de George Lucas qui, au terme du tournage en 1976, était convaincu de l'échec du film... Visiblement, la Force était avec lui!


Notes

¹ Voyez par vous-même : 193 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 USD. ² Soit 4 600 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 USD.