Démarrer son entreprise constitue un défi en soi. À cet égard, les obstacles sont nombreux, et tous ceux qui ont tenté l'expérience vous le confirmeront. Difficultés d'établissement du crédit ou d'obtention de financement, longues heures de travail, contacts et réseaux à établir... Toutefois, dans le domaine de la création d'entreprise, la Nature a-t-elle placé la femme et l'homme sur le même pied? Dans le cadre de sa série de reportages Surviving or Thriving? ("Survivre ou prospérer?"), The National, le bulletin d'information de fin de soirée de la CBC, présentait un reportage très intéressant sur un phénomène en croissance depuis la crise économique de 2008-2009, celui des travailleuses autonomes. De fait, le reportage soulignait que depuis cette même crise, le nombre de femmes s'étant lancé à leur compte avait bondi de près de 40 000 personnes, alors que dans le cas des hommes, ce même nombre avait légèrement diminué. Voilà qui, à prime abord, est une très bonne nouvelle! Toutefois, comme le révèle les divers portrait de femmes entrepreneures le reportage de la CBC, les obstacles sont nombreux, et parfois imposants, pour ces femmes qui désirent se lancer en affaires, soit dans le cadre d'un entreprise individuelle, ou d'une PME à proprement parler. Quels sont ces obstacles? Industrie Canada, dans son étude intitulée Profil de financement: L'entrepreneuriat au féminin (2010), signalait que "(...) parmi les PME à qui l'on a refusé un financement par emprunt, des antécédents de crédit médiocre ou l'absence de sûreté réelle sont des motifs beaucoup plus souvent invoqués dans le cas des entreprises appartenant en majorité à des femmes que pour celles appartenant en majorité à des hommes." Ce constat pourrait être le fait, souligne le ministère fédéral, de la taille de l'entreprise, souvent plus petite, ou du manque d'expérience en gestion des femmes à la tête de ces entreprises. Les actuelles femmes entrepreneures, on le constate, sont sans doute victime d'un certain rattrapage dans leur quête d'accéder à la prospérité attendue pour leur entreprise. De fait, force est de reconnaître que l'entrepreneuriat féminin était un phénomène relativement rare il y a quelques décennies à peine. Toutefois, les écarts quant à la taille et l'intensité des obstacles tendent à se réduire rapidement. Et, comme le souligne la RBC dans son étude Les Canadiennes prennent le flambeau (2013), ces dernières constitueront un moteur important de la croissance économique future: "En effet, cibler les femmes entrepreneures et miser sur cette ressource relativement sous-exploitée pourrait réellement doper l'activité économique. En 2011, la contribution économique globale des PME dirigées par des femmes se chiffrait à environ 148 milliards de dollars. Une augmentation de 10 % du nombre d'entreprises dans lesquelles des femmes détiennent une participation majoritaire au cours des dix prochaines années pourrait faire grimper leur contribution économique à environ 198 milliards de dollars. (...) Ainsi, l'impulsion économique que pourrait donner la valorisation de l'esprit d'entreprise auprès des femmes est énorme, et ces femmes pourraient devenir de véritables moteurs économiques pour le pays au cours des décennies à venir." L'exemple de Cora Tsouflidou, la fondatrice des Restaurants Cora (lire le portrait de cette dernière, brossé par notre collègue Jacqueline Cardinal), constitue certainement un bel exemple de résilience et de succès! Un modèle à suivre!