La visite du président Obama annonce la ruée vers la perle des Caraïbes!

Cuba données économiquesLa détente annoncée entre les États-Unis et Cuba, depuis la levée de l'embargo économique de l'île, vieux de plus d'un demi-siècle, a de quoi plaire à bon nombre d'entreprises américaines qui y voient là une occasion unique de faire des affaires, et des bonnes!

La visite officielle de Barack Obama en sol cubain, la première d'un président américain en 88 ans, semble en effet marquer le coup d'envoi officiel de la course aux pesos pour ces entreprises, notamment touristiques et hôtelières, qui reluquent la Perle des Caraïbes. Comme le titrait le site Internet Capital.fr (lire l'article « Cuba : les multinationales américaines débarquent! »), ces dernières n'ont en effet pas traîné. La chaîne hôtelière Starwood, qui s'apprête incidemment à fusionner ses activités avec le géant Marriott (lire « Marriott achète Starwood pour 14,4 milliards US », sur le site Internet de La Presse), annonçait en effet dernièrement qu'elle avait conclu une entente avec les autorités cubaines portant sur l'ouverture de deux établissements à La Havane, la capitale cubaine. Les discussions entourant l'ouverture d'un troisième hôtel par Starwood iraient également bon train. Cela dit, l'appétit des entreprises américaines pour Cuba s'explique en très grande partie par le potentiel que ces dernières entrevoient, mais non pour le marché cubain en soi. Le pays, avec ces quelque onze millions d'habitants et la pauvreté relative qui y règne, représenterait un apport somme toute marginal aux revenus de ces entreprises. C'est essentiellement, d'un point de vue stratégique, une question de timing, l'idée étant de rapidement pousser ses pions sur l'échiquier avant que d'autres ne le fassent. Il faut dire que le dégel des relations américano-cubaines a aussi entraîné dans son sillage une hausse spectaculaire des entrées touristiques dans l'île. L'année 2015 a en effet vu 3,5 millions de touristes prendre d'assaut les plages de l'île, soit une hausse de 17 % par rapport à 2014. Mais la progression la plus spectaculaire provient du contingent de visiteurs américains qui, malgré les restrictions qui existent toujours mais qui sont peu à peu levées, se sont rendus en grand nombre à Cuba. Ils étaient en effet 161 000 à mettre le pied sur l'île en 2015, une augmentation de 77 % par rapport à l'année précédente!

La croissance appréhendée du secteur touristique et la présence de plus en plus nombreuse de touristes américains à Cuba aiguisent l'appétit d'autres entreprises intéressées à profiter de la manne! Les compagnies aériennes américaines, personæ non gratæ en sol cubain depuis la révolution castriste en 1959, se pressent au portillon afin d'obtenir les précieuses autorisations de vol. Selon Mimi Whitefield, du Miami Herald (lire son article « Airlines battle to offer scheduled flights to Havana »), elles seraient ainsi treize à fermement manifester leurs intentions, et pas les moindres : American Airlines, Delta, United, Southwest, JetBlue, FedEx (pour le transport de marchandises) et même... Alaska Airlines! Les entreprises de télécommunications sont également intéressées à faire des affaires à Cuba. Comme le signale l'agence britannique Reuters (lire « Verizon signs direct connection agreement with Cuba », un texte signé par Daniel Trotta), les géants Verizon et AT&T en seraient arrivés à des ententes fermes avec le monopole d'État ETECSA (Empresa de Telecomunicaciones de Cuba S.A.) afin d'offrir des services téléphoniques en itinérance, dans ce pays où la désuétude des infrastructures de télécommunications est aussi légendaire que la chanson Guantanamera!

Le signal de la détente ayant été donné par cette visite présidentielle, souhaitons qu'une partie de cette croissance économique espérée puisse aussi retomber dans les poches des Cubaines et des Cubains, qui en ont bien besoin...