Égypte-Canada

La malchance continue de s'abattre sur le pays des pharaons, et c'est le tourisme qui écope...

Les Égyptiennes et les Égyptiens ont connu leur lot de difficultés au cours des dernières années, et l'année 2016 ne sera guère qu'une autre annus horribilis pour la République...

La mauvaise baraka du pays

Après les trois décennies du règne autoritaire du président Hosni Moubarak (1981-2011), la chute de ce dernier dans la foulée du Printemps arabe, l'accession à la présidence du pays de Mohamed Morsi et son renversement par l'armée après seulement une année au pouvoir (juin 2012 à juin 2013), il était peut-être permis au peuple égyptien de souffler un tant soit peu.

Mais plus récemment, d'autres tuiles sont encore venues s'abattre sur l'Égypte, mettant en péril la fragile économie du pays, et notamment son secteur touristique. Coup sur coup, l'Égypte a connu les affres du terrorisme avec l'’explosion du vol MetroJet 9268 (31 octobre 2015) au-dessus de la péninsule du Sinaï, l'attaque au poignard de trois touristes, heureusement indemnes, à la station balnéaire de Hurghada (8 janvier 2016), sur la mer Rouge, et la perte du vol EgyptAir 804 (19 mai 206) en mer Méditerranée, dont on ignore encore à ce jour la cause. De quoi porter un sévère uppercut au tourisme égyptien qui contribue de manière significative à l'économie du pays.

Le rôle vital du tourisme égyptien

L'Égypte a toujours historiquement constitué une destination de prédilection pour les visiteurs étrangers, tant pour les férus d'histoire antique que pour les carencés en vitamine D qui recherchent les chauds rayons du soleil. Car outre les spectaculaires témoins de l'Histoire que sont les pyramides de Gizeh ou la Vallée des Rois, le pays possède également de magnifiques stations balnéaires, dont la plus connue est sans doute Charm el-Cheikh, située à la pointe du Sinaï. Ces attractions contribuent donc à faire entrer dans les coffres du pays les précieuses livres dont l'Égypte a tant besoin. Selon les données du World Travel & Tourism Council (WTTC), la contribution totale du secteur touristique (hébergement, transport, divertissement et attractions touristiques) au produit intérieur brut du pays était de 11,4 % pour l'année 2015. C'est ainsi plus de 2,6 millions de travailleurs égyptiens qui dépendent directement ou indirectement du secteur touristique, soit près de 11 % de la population active du pays. On imagine aisément l'impact de ces tuiles sur la population du pays...

Un sursaut incertain

TouristesL'Égypte saura-t-elle rebondir après ces coups durs? C'est la question que pose Robert Plummer dans son article publié sur le site Internet de la BBC (lire « Can Egypt's tourism recover from latest blow? »), et à laquelle nul ne peut répondre à l'heure actuelle. Aux yeux des pays occidentaux, qui contribuent largement (79 %) au contingent annuel de touristes, le pays demeure une zone à éviter pour l'instant. Tous attendent impatiemment de savoir ce qui a causé la dernière tragédie, celle du vol EgyptAir 804. Mais, acte terroriste ou problème mécanique, la conséquence pour l'industrie touristique sera sans doute la même : on peut gager sur une année 2016 exécrable, alors que le pays a perdu près du tiers de ses visiteurs depuis l'excellente année 2010.

La réponse du gouvernement égyptien à ces récents malheurs fut d'injecter plus d'argent, 35 millions de dollars, dans le renforcement de la sécurité dans les aéroports du pays. Cela sera-t-il suffisant afin de regagner la confiance des touristes? La pente sera ardue pour l'Égypte et ces pays à vocation touristique, dont la Tunisie qui se retrouve également dans la même situation précaire. Souhaitons un retour à la normale pour ces populations qui écopent bien malgré elles...