Qui ne rêve pas d’échanges aussi harmonieux que productifs au travail? Découvrez les 10 principaux pièges à éviter pour établir une saine influence relationnelle.

Un aspect incontournable du développement de relations humaines solides et satisfaisantes, tant sur le plan professionnel que personnel, est la capacité à reconnaître et à soutenir une saine influence dans chacune de nos conversations et interactions.

David Bradford et Carole Robin, auteurs de l’ouvrage Connect1 et enseignants du «cours le plus populaire» de la Stanford Graduate School of Business sur les dynamiques interpersonnelles, affirment que l’influence relationnelle est l’un des éléments clés permettant de bâtir des relations dites exceptionnelles.

Selon eux, l’influence relationnelle renforce les liens entre les individus, encourage la croissance personnelle et favorise des échanges à la fois satisfaisants et efficaces pour toutes les parties. À l’inverse, une mauvaise gestion de cette influence peut s’avérer appauvrissante et néfaste pour les personnes comme pour les organisations.

Afin d’assurer le développement et le maintien de nos relations humaines, les auteurs nous amènent à reconnaître et à éviter 10 pièges qui nuisent à la qualité de notre influence :

1. Supposer que nos besoins sont secondaires par rapport à ceux des autres.

2. Ignorer nos émotions.

3. Se laisser interrompre.

4. Renoncer face à un désaccord.

5. Éviter les conflits ou ne pas faire part de notre divergence d’opinions.

6. Ne pas donner de rétroaction et supposer que le problème vient de nous.

7. Être préoccupé avant toute chose par le fait d’être aimé et approuvé.

8. Minimiser la valeur de nos propres commentaires ou apports à la conversation.

9. Ne pas prendre le mérite de nos succès.

10. Ne pas faire part d’un problème à moins d’avoir une solution.

Le piège le plus nuisible

De tous les pièges, la peur du conflit apparaît comme le plus nuisible. Selon David Bradford et Carole Robin, cette peur prend principalement racine dans deux croyances limitatives, soit que le conflit est le signe d’une relation brisée ou que celui-ci, une fois déclenché, engendrera une escalade et endommagera de manière permanente la relation.

Au Québec, on observe une tendance culturelle à privilégier l'harmonie sociale et le consensus. Les conflits ouverts ou les confrontations directes sont souvent perçus comme perturbateurs, voire carrément néfastes. Cette attitude peut malheureusement limiter notre capacité à aborder les problèmes de manière directe et transparente, entravant ainsi la capacité à trouver des solutions efficaces. De plus, refouler un conflit est susceptible de renforcer les jeux de coulisses et, paradoxalement, d’entraîner davantage de tensions et de dommages que s’il avait été discuté ouvertement.

Heureusement, nous pouvons choisir de reconnaître un conflit comme une possibilité de rencontre, d’exploration créative, de compréhension mutuelle et de développement personnel. En adoptant cette perspective, nous avons le potentiel de transformer les tensions en occasion de renforcer nos relations et de bâtir un avenir plus harmonieux. Comme l’a si justement souligné Gandhi, «la paix n'est pas l’absence de conflit, mais la capacité à y faire face».

En cultivant la conscience de soi, en nous connectant à nos émotions et à nos besoins, en clarifiant nos intentions et en agissant avec courage, bienveillance, responsabilité et authenticité, nous pourrons soutenir une saine influence relationnelle et donc, le développement de relations exceptionnelles.

Mettez vos connaissances en pratique

Afin de mettre en œuvre ces apprentissages, voici des propositions d’exercices réflexifs :

1. Remémorez-vous une conversation ou une réunion importante qui a eu lieu récemment :

- Quelles étaient vos intentions avant de commencer la discussion? Quel résultat espériez-vous?

- Au cours de l’échange, quelles émotions avez-vous ressenties? Lesquelles avez-vous perçues chez votre interlocuteur? Quels ont pu être les déclencheurs de ces réactions émotionnelles?

- Comment vos besoins ont-ils été satisfaits ou frustrés lors de cette conversation? Comment pensez-vous avoir influencé (consciemment ou non) votre interlocuteur, et vice-versa?

2. En reprenant la liste des 10 pièges, identifiez ceux qui sont les plus susceptibles de vous concerner. Lors de vos prochaines conversations, portez une attention particulière aux différents éléments de contexte et aux croyances qui pourraient vous entraîner dans ces pièges.

 Bonne expérimentation!


Note

1 - Bradford, D. et C. Robin, Connect : Building Exceptional Relationships with Family, Friends and Colleagues, Penguin Life, 2022, 320 p.