Forcer la fin du télétravail, risquer de perdre ses employés

Avis à ceux et celles qui songent à décréter unilatéralement la fin du travail hybride : mieux vaut y réfléchir à deux fois. Le travail uniquement en présentiel comporte bien des avantages : certains employés peuvent travailler un peu plus fort (de 2 à 3%) s’ils se sentent observés tandis qu’on note un meilleur engagement du personnel (de 1 à 5%), selon une étude du cabinet-conseil Gartner.

La mise au rancart du télétravail est aussi une source de conflit, selon 74% des décideurs en ressources humaines sondés.

En moyenne, l’intention de demeurer au même poste diminue d’ailleurs de 8% chez les travailleurs œuvrant dans les entreprises où de telles directives ont été énoncées. Le taux est particulièrement élevé chez les employés les plus performants (-16%), chez les femmes (-11%) et chez les millénariaux (-10%).

Toujours selon l’enquête de Gartner, les employés de la génération Z sont les seuls à ne pas être affectés négativement par une telle directive.

Source : Gartner

Comment faire une demande sans paraître coercitif

Plusieurs employés peuvent se sentir forcés d’accepter vos demandes, malgré le caractère facultatif de celles-ci, en partie parce qu’ils ne savent pas comment vous dire non. Pour vous assurer de leur plein consentement, suivez ces trois conseils.

1 - Donnez du temps pour vous répondre
Précisez que vous n’avez pas besoin d’une réponse tout de suite. Ainsi, vous pourriez dire : «Ne me réponds pas maintenant, penses-y et donne-moi une réponse demain.»

2 - Demandez une réponse par courriel
Le courriel n’est pas parfait, mais il laisse le temps aux employés de peaufiner leur réponse et de trouver les bons mots.

3 - Montrez comment dire non
Dans votre requête, si vous suggérez une façon de dire non (en ajoutant par exemple la mention «Si tu ne peux pas travailler en fin de semaine, tu n’as qu’à me dire que tu as déjà des plans»), cela permet aux personnes qui le souhaitent de refuser plus facilement.

Source : Harvard Business Review

Manipuler les grands modèles de langage pour vendre ses produits

Les grands modèles de langage (LLM, pour large language models en anglais) représentent en quelque sorte la technologie au cœur des robots conversationnels comme ChatGPT de OpenAI et Gemini de Google.

De plus en plus, les entreprises technologiques intègrent ces LLM dans leurs moteurs de recherche. C’est le cas de Google, avec la fonctionnalité AI Overviews, et de Microsoft, avec Bing Copilot.

Les entreprises pourront-elles se démarquer dans les réponses que donneront ces outils d’intelligence artificielle autant qu’elles parviennent à le faire en optimisant leur contenu pour les algorithmes des moteurs de recherche? C’est la question à laquelle les chercheurs Aounon Kumar et Himabindu Lakkaraju de l’Université Harvard ont tenté de répondre.

La conclusion
Il est possible d’augmenter le rayonnement de ses produits dans les moteurs de recherche qui utilisent des LLM en introduisant des séquences de texte stratégiques (STS, pour strategic text sequence en anglais) dans ses descriptions sur le Web.

Ce qu'il faut surveiller
De la même façon qu’une discipline a été créée pour influencer les moteurs de recherche (le SEO, pour search engine optimization en anglais), l’utilisation de STS devrait prendre de l’ampleur sur le Web au cours des prochaines années pour tirer son épingle du jeu à l’ère de la recherche par intelligence artificielle.

Source : Université Harvard

Gestion des talents : 3 erreurs courantes lors d’une transformation en entreprise

Le plus grand indicateur du succès d’une transformation en entreprise est la capacité de cette dernière à acquérir, développer et conserver les meilleurs talents possédant les bonnes compétences, selon le cabinet-conseil Bain & Company. Trois erreurs sont à éviter.

Erreur 1
Négliger les employés les plus importants
«Selon notre expérience, 90% de la valeur et des résultats de toute transformation sont générés par 5% des employés», révèlent Peter Slagt, Melissa Burke et Anna Cochemé de Bain & Company. Mettre les employés clés dans les sièges importants en vue de la transformation est capital.

Erreur 2
Se fier à un bassin de talents peu profond
Limiter son attention exclusivement aux meilleurs employés peut entraîner de l’épuisement professionnel chez ceux-ci et nuit à la transformation.

Erreur 3
Mal se préparer pour l’avenir
Trop d’entreprises négligent la préparation de leurs talents dans le but de répondre à leurs futurs besoins, après la transformation.

Source : Bain & Company 

Avez-vous un «plan ménopause»?

Les symptômes de la ménopause ont des répercussions sur l’économie canadienne qui se chiffrent à 3,5 milliards de dollars annuellement, soit l’équivalent de 540 000 jours de travail perdus et une diminution de la productivité évaluée à 237 millions de dollars, selon une estimation de la firme-conseil Deloitte réalisée pour le rapport Ménopause et vie professionnelle au Canada de la Fondation canadienne de la ménopause.

Pour aider vos employées à mieux composer avec cette période de leur vie, voici un plan d’action en quatre volets :

Culture et communication

L’objectif est que la ménopause devienne un sujet comme un autre et qu’il y ait une compréhension commune des mesures de soutien offertes.

Politiques

Certaines organisations choisissent d’élaborer une politique ou de produire un document d’orientation au sujet de la ménopause, tandis que d’autres révisent leurs politiques pour y intégrer cette facette.

Mesures d’adaptation

Il faut tenir compte des besoins des travailleuses qui traversent ces périodes que sont la périménopause, la ménopause et la postménopause. Par exemple, pensez à un meilleur contrôle de l’humidité et de la climatisation dans vos locaux, modifiez les uniformes et proposez des horaires flexibles.

Avantages sociaux

Informez-vous auprès de votre fournisseur d’avantages sociaux de ce qui peut être offert pour aider vos employées vivant la ménopause (accès à un physiothérapeute ou une nutritionniste, entre autres).

Sources : Université Queen’s et Fondation canadienne de la ménopause

IA et offres d’emploi 

Le cabinet-conseil PwC a analysé plus de 500 millions d’offres d’emploi dans 15 pays. Voici quatre données qui pourraient vous guider avant de procéder à vos prochaines embauches.

1 - La croissance de la productivité des travailleurs a augmenté 4,8 fois plus rapidement dans les secteurs exposés à l’intelligence artificielle (IA) que dans les autres.

2 - On note 27% moins de croissance de l’emploi dans les secteurs exposés à l’IA que dans les autres.

3 - Il y a 25% plus de changements dans les compétences attendues dans les emplois exposés à l’IA que dans les autres.

4 - La prime salariale pour les employés possédant des compétences en matière d’IA est de 25% (mais de seulement 11% au Canada).

Source : PwC

5 mythes à propos de l’IA générative

Prendre en considération ces idées préconçues vous permettra de réduire les risques associés au déploiement de solutions d’intelligence artificielle (IA) générative, selon Scott A. Snyder, professeur à l’Université de Pennsylvanie, et Sophia Velastegui, membre du comité consultatif national sur l’IA de la Fondation nationale pour la science aux États-Unis.

MYTHE 1
Les outils d’IA générative sont gratuits ou à coût minime.
L’IA générative ne coûte pas seulement cher à développer, mais elle peut aussi entraîner des factures mensuelles élevées. Certains modèles puissants peuvent dans certains cas coûter jusqu’à 10$ par requête.

MYTHE 2
L’IA améliore toujours les performances humaines.
L’IA générative peut améliorer la performance des travailleurs. Or, dans bien des cas, les études démontrent qu’elle peut également la faire diminuer.

MYTHE 3
Créer les modèles d’IA générative est la partie la plus difficile de l’implémentation.
Jusqu’à 50% des efforts nécessaires pour déployer des modèles d’IA en entreprise ne sont pas liés au développement lui-même, mais plutôt à la transformation des habitudes de travail.

MYTHE 4
Il est possible d’attendre pour voir comment l’IA évoluera.
Selon Scott A. Snyder et Sophia Velastegui, la question n’est pas de savoir si vous pouvez vous permettre d’investir dans l’IA générative, mais plutôt si vous pouvez vous permettre de ne pas le faire.

MYTHE 5
Investir dans l’IA vous donnera forcément un avantage compétitif.
Pas forcément, car à la vitesse où la technologie avance, vos concurrents pourront rapidement vous rattraper.

Source : Knowledge at Wharton 

 

Ce qu’en dit la recherche

Pas si inutiles, les publicités dans les moteurs de recherche

Des chercheurs de l’Université Stanford ont analysé les données provenant de trois millions de personnes qui ont utilisé un moteur de recherche, sur une période de cinq mois. La moitié des utilisateurs avaient accès aux résultats de recherche normaux, avec des liens publicitaires au haut de la page, et l’autre moitié voyait moins de publicités.

Leur conclusion : les utilisateurs qui voyaient moins de publicités avaient plus souvent tendance à délaisser le moteur de recherche avec le temps. Pour les auteurs, l’explication tient peut-être au fait que les algorithmes prennent du temps avant de bien classer les nouveaux contenus. Les publicités, étant plus agiles, pourraient donc complémenter les autres résultats, améliorant ainsi la qualité du service pour les utilisateurs.

Source : Université Stanford

Article publié dans l’édition Automne 2024 de Gestion