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L’évolution du métavers

Selon les plus récentes estimations, le métavers pourrait valoir entre 800 et 1000 milliards de dollars d’ici quelques années. On parle ici de revenus potentiels liés à la publicité, au commerce social, aux événements numériques, aux installations informatiques et à la monétisation par les créateurs de contenus. Cela représente beaucoup d’argent pour un secteur peu compris.

Selon une enquête d’Ipsos, seulement 37% des Canadiens estiment que le concept de métavers leur est familier. Les investisseurs n’attendront toutefois pas que le grand public monte dans le train! Aux États-Unis, 76% des responsables du marketing prévoient investir dans des activités liées au métavers en 2022.

Sources : Bloomberg, Ipsos et Forrester

Le métavers en trois phases

Devant cet emballement teinté d’incompréhension, comment prévoir l’évolution du métavers? La firme Gartner entrevoit trois phases :

PHASE ÉMERGENTE

D’aujourd’hui à 2024 -> Occasions d’affaires directes limitées

Le marché commence à explorer et à expérimenter les applications du métavers. On développe surtout des technologies destinées indirectement à créer le métavers (par exemple, la cartographie environnementale), mais qui contribuent à l’évolution vers les prochaines phases.

PHASE AVANCÉE

De 2024 à 2027 -> Augmentation des occasions d’affaires directes

Le marché sera davantage axé sur le contenu que sur l’infrastructure du métavers. Gartner donne en exemples les technologies permettant de démocratiser la création d’environnements virtuels ou celles qui aident à analyser les relations et les processus entre les objets physiques et les objets numériques.

PHASE DE MATURITÉ

À partir de 2028 -> Potentiel du métavers plus clair pour les organisations

Les progrès s’appuieront sur les avancées des deux phases précédentes et sur la maturité des technologies comme la 5G, la vision par ordinateur, les technologies immersives et les monnaies numériques. Les fonctionnalités des systèmes nécessaires pour rendre possible un métavers mature seront alors largement comprises.

Source : Gartner

Les tendances en cybersécurité

La firme-conseil technologique Gartner a prévu sept tendances lourdes pour 2022 en ce qui a trait à la cybersécurité. Voici le top 3.

  1. Reconnaître la multiplicité des voies de cyberattaques, qui est liée à l’utilisation accrue des plateformes infonuagiques, au télétravail plus fréquent et aux connexions des chaînes d’approvisionnement.
  2. Mieux défendre les systèmes d’identification qui font l’objet d’attaques soutenues. Le vol d’informations est l’une des principales méthodes d’infiltration de ces systèmes.
  3. Gérer les risques liés aux chaînes d’approvisionnement numériques. Gartner prévoit que d’ici 2025, les chaînes d’approvisionnement numériques de 45% des organisations dans le monde auront subi des cyberattaques. Ce serait trois fois plus qu’en 2021.

Source : Gartner

La cybersécurité à l’avant-plan

Marquées par une empreinte numérique en constante expansion, les organisations sont de plus en plus vulnérables aux attaques et dépensent massivement dans les technologies de cybersécurité.

Selon le FBI, les pertes subies par les victimes de cybercrimes aux États-Unis sont passées de 1,1 milliard de dollars américains en 2015 à 6,9 milliards en 2021. Les dépenses mondiales dans les technologies de cybersécurité, elles, s’élevaient à 34 milliards de dollars américains en 2017. Et selon les évaluations, on estimait qu’elles allaient déjà atteindre 60,2 milliards en 2021, bien que les chiffres réels pour cette année n’aient pas encore été publiés.

Source : Statista

Cybersécurité

L’adoption d’une culture de cybersécurité

Selon un article publié par MIT Sloan au printemps 2022, la complexité des problèmes force les entreprises à créer une réelle culture de la cybersécurité au sein de leurs équipes. Les technologies de protection et de surveillance, jumelées à la formation, ne suffisent plus à contrer la montée des attaques de cybersécurité. Pourquoi? Parce que les personnes et leurs comportements sont les maillons faibles de la lutte contre la cybercriminalité. MIT Sloan propose quatre étapes pour favoriser un changement de culture. Les voici.

  • Nommer un responsable de la cyberculture. Il peut s’agir d’un cadre non technique dont la tâche sera de promouvoir les valeurs et les comportements en matière de cybersécurité.
  • Utiliser un langage clair et parlant. Pour susciter l’engagement, les organisations doivent communiquer en évitant d’employer un jargon et en ayant recours à tous les canaux mis à leur disposition : vidéos, affichages numériques, courriels, événements, formations, etc.
  • Intégrer la cybersécurité dans le processus d’évaluation du personnel. Organiser, par exemple, des exercices d’hameçonnage dont les résultats deviendront un critère d’évaluation de la performance des employés.
  • Effectuer des simulations de cyberattaques, un peu comme on fait des exercices d’incendie.

Source : MIT Sloan

Sur le radar : l’inflation

La firme-conseil McKinsey a publié en avril 2022 un article de fond sur les choix qui s’offrent aux équipes de direction pour faire face à l’inflation intelligemment. Elle y présente des pistes de solutions pour plusieurs grands chantiers : repenser ses services et ses produits, ajuster les prix en gardant en tête ses relations clients, travailler sur les chaînes logistiques, réorganiser les services d’approvisionnement et s’ajuster à la pénurie de main-d’œuvre.

La dernière recommandation de McKinsey, mais non la moindre : créer un comité de gestion de l’inflation interfonctionnel. À la manière des comités stratégiques créés pour répondre à la pandémie, la firme recommande de former un comité de gestion doté d’une structure flexible et de l’autorité nécessaire pour coordonner la réponse aux problèmes liés à l’inflation. Pour réussir, ce comité doit :

› Avoir un responsable, un mandat et des objectifs clairs qui seront communiqués à l’ensemble de l’organisation ;

› Sélectionner une équipe interfonctionnelle (RH, chaîne d’approvisionnement, marketing, opérations, ingénierie et finances) ;

› Reconnaître qu’en situation d’incertitude, des erreurs seront sans doute inévitables ;

› Insister sur une approche systématique, pour suivre l’exécution des décisions de manière transparente, diagnostiquer les réussites et les échecs, corriger le tir et apprendre.

Source : McKinsey

Inflation

Une Grande Démission au Canada?

De plus en plus d’analystes canadiens estiment que le phénomène américain de la Grande Démission (Great Resignation) a bel et bien cours au pays, même si son effet se fait moins sentir de ce côté-ci de la frontière.

Selon les dernières données de Statistique Canada, plus d’un million de postes étaient vacants en mars 2022. C’est environ deux fois plus qu’à pareille date en 2019, avant la pandémie.

Dans un article publié dans The Globe and Mail, Kristy Carscallen et Doron Melnick, de KPMG Canada, soulignent que le taux d’insatisfaction des Canadiens envers leur emploi est un autre signal d’alarme. Les deux experts citent un sondage de la Banque du Canada selon lequel 19,3% des travailleurs prévoient quitter leur emploi dans les 12 prochains mois. Cette intention, qui s’ajoute au nombre élevé de postes disponibles sur le marché, ne peut que se solder par une augmentation des changements d’emploi.

Sources : Statistique Canada, CEIC et The Globe and Mail

Quelles leçons tirer de la situation aux États-Unis?

Les salaires, les perspectives d’avancement et les avantages sociaux sont les mesures incitatives traditionnelles pour recruter, motiver et fidéliser des employés. Mais cela ne suffit plus.

De plus en plus, les gens veulent se sentir en sécurité, stimulés et valorisés au travail. « Bien sûr, si quelqu’un nous offre un meilleur salaire ou de meilleurs avantages, cela influence notre décision. Mais, la plupart du temps, nous quittons un emploi à cause de ce que nous ressentons», explique Gabi Novacek de la firme BCG dans le balado «When a paycheck is not enough», diffusé en mars 2022.

Source : BCG

Pourquoi les employés s’en vont-ils?

Selon la firme McKinsey, les gens quittent leur emploi...

  • ... parce qu’ils le peuvent,
  • ... parce qu’ils sont mécontents,
  • ... parce qu’ils sont épuisés.

Et ils y reviennent...

  • ... parce qu’ils le souhaitent.

Comment les garder?

  1. Révisez la rémunération et les avantages que vous offrez pour être compétitif.
  2. Rendez votre lieu de travail attirant. Au lieu de faire des entrevues lorsque les gens partent, pourquoi ne pas organiser des entrevues avec vos employés actuels afin de savoir ce qui les motive à rester ?
  3. Élargissez votre conception de ce qu’est un employé potentiel et cherchez des talents chez les travailleurs non traditionnels.

Source : McKinsey

Le bonheur en mode hybride

Le magazine The Economist a publié en avril 2022 un article sur les modèles de travail en mode hybride dans les entreprises qui embauchent surtout des professionnels. L’article cite une étude de l’Université de Stanford selon laquelle un accès au télétravail représente un avantage indéniable. À quel point? Selon l’enquête, le travail en mode hybride représenterait un avantage équivalant à une augmentation de salaire de 8%!

Source : The Economist

 

 

Article publié dans l’édition Automne 2022 de Gestion