Selon le cabinet Deloitte, les entreprises canadiennes seraient plutôt frileuses!

Nos entrepreneurs et nos entreprises manquent de courage! C'est du moins le constat choc effectué par la firme Deloitte, dans une étude publiée tout récemment et intitulée L’avenir appartient aux plus audacieux - Le Canada a besoin de courage.

Ce qu'est le courage...

D'abord, tentons de définir ce que constitue, dans le contexte précis du monde des affaires, le courage. Le prestigieux cabinet a interrogé 1 200 chefs d'entreprises canadiens à ce sujet, et la synthèse de leurs réponses aura permis d'identifier le fait qu'une entreprise courageuse est d'abord celle qui ose faire différemment et qui n'hésite pas à remettre en question les anciennes manière de faire et de voir. Bref, pour employer le titre d'un classique du cinéma québécois, sortir du confort et de l'indifférence et, surtout, oser en accompagnant la volonté des ressources suffisantes pour progresser. En second lieu, le courage pourrait aussi comprendre, selon les dirigeants sondés, la prise de risque calculée, car courage n'est pas synonyme d'inconscience! En troisième lieu, le courage, c'est d'aussi passer outre la tentation du gain à court terme et d'oser en fonction du bien de l'organisation à long terme. En bref, le courage de se restreindre et d'attendre le meilleur pour la suite. En quatrième lieu, le courage, c'est aussi d'assumer pleinement ses responsabilités comme chef d'entreprise, dans les années de vaches maigres comme dans les années de vaches grasses. Finalement, toujours les chefs d'entreprises interrogés à ce sujet, le courage se caractérise également par la capacité d'être inclusifet de faire en sorte que toute l'équipe se sente impliquée dans les destinées de l'entreprise.

Vous vous reconnaissez?

Courage

Source : étude de Deloitte citée dans l’article.

 « Que tous les courageux lèvent le doigt! », serions-nous tentés de scander! En fait, toujours selon l'étude menée par Deloitte, nous risquerions de ne pas voir beaucoup de doigts brandis... Deloitte rapporte en effet, comme le montre le tableau ci-contre, que seulement 11 % des entreprises canadiennes seraient porteuses, à un degré supérieur, des éléments constitutifs du courage ci-haut évoquées! Dur constat...

La chose a quand même son importance. Deloitte signale en effet que 69 % des entreprises dites courageuses ont par ailleurs présenté, au terme de l'année financière, une hausse de leurs revenus. Elles n'étaient que 46 % des entreprises dites craintives à faire le même constat. Les premières étaient également plus susceptibles d'embaucher que celles qui sont davantage craintives.

La frilosité canadienne?

Malgré l'épaisseur de l'épiderme des Canadiennes et des Canadiens, climat obligeant, serions-nous plus frileux devant le risque? Pour Deloitte, chiffres à l'appui, la chose ne fait pas de doutes. Citant une étude menée en 2011 par le même cabinet, les entrepreneurs canadiens (47,4) ont présenté un indice du comportement envers le risque plus faible que leurs homologues américains (57,7). Par ailleurs, cet état d'esprit semble également se répercuter, et ce de manière très concrète, sur la courbe des dépenses intérieures brutes en recherche du Canada, qui flotte systématiquement sous celle de l'ensemble des pays de l'OCDE, comme en fait foi le tableau ci-contre.

Au final, résume Deloitte, si nous entendons collectivement retrouver un rythme de croissance économique soutenu et accroître la richesse collective, il faudra, comme le scandait Georges Danton, à une époque où les nations européennes belliqueuses se pressaient aux frontières de la France révolutionnaire menacée, « [...] de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace! » En sommes-nous capables? Sommes-nous prêts à consentir les efforts pour y parvenir? La chose reste à voir... et à prouver!