Le monde perspicace des chasseurs de tête et de la recherche d'emploi, vu d'un œil averti et perspicace!

L’heure est à l’introspection. Que dit l’expression chinoise déjà? « Lorsque tu pointes un doigt vers la lune, trois autres doigts sont pointés vers toi. » La profession de chasseur de têtes est reconnue pour en être une qui prodigue des conseils et qui tente d’aider les candidats et les compagnies à trouver la meilleure concordance entre les uns et les autres. Cela étant dit, il m’est arrivé d’entendre des histoires qui m’ont fait dresser les cheveux sur la tête, tant par le manque de professionnalisme que pour leur effet destructeur sur la crédibilité de l’ensemble de ma chère profession. Voici les pires erreurs qui peuvent coûter cher à un chasseur de têtes. Ne tentez pas de les répéter.

Le maraudeur, ou le chasseur qui chasse les candidats qu’il a déjà placés

Ce premier cas est un cas classique de « double dipping » – le chasseur étant payé deux fois pour un même travail – ce qui revient à mordre la main qui nous nourrit. Par exemple, un chasseur obtient un mandat pour un poste similaire à celui d’un autre poste qu’il a déjà pourvu un an auparavant pour un compétiteur de la compagnie. Sans faire trop de recherches, le chasseur contacte le candidat qu’il a placé pour lui offrir de changer d’emploi afin de prendre ce nouveau poste qu’il fait miroiter d’avantages aussi rutilants que la carrosserie d’une voiture neuve.

Le chasseur qui aguiche des clients potentiels avec des CV distribués sans autorisation

En affaires, on vit tous des sommets et des creux de vagues. Dans ces creux de vagues, les occasions de faire de mauvais choix peuvent parfois sembler la solution facile, mais il n’en est rien, je vous l’assure.

Voici un exemple pour illustrer ce cas digne d’une légende urbaine. Désireux de paraitre « bien connecté » et en possession de candidats de grande qualité, un chasseur de têtes décide (quel imbécile, pardonnez mon langage!) de « vendre » à des employeurs des CV pour lesquels il n’a pas reçu l’autorisation d’en faire la distribution. Il appelle des compagnies, incluant parfois même celle où le candidat travaille, pour leur vanter les mérites de ce dernier qu’il FAUT absolument que chacune d’entre elles rencontre. Ce qui en résulte n’est pas rose : le candidat se fait convoquer dans le bureau de son patron qui l’accuse de vouloir quitter l’entreprise et lui demande de remettre sa démission; de plus, aux yeux de son employeur, le candidat semble, sans scrupules, jouer double jeu en tentant de se trouver un nouvel emploi dans un réseau connexe. Évidemment, le pauvre candidat n’étant pas au courant de toute cette manigance se défend bien auprès de son employeur, conserve son emploi, mais ne se gêne pas en revanche de salir la réputation du chasseur sans vergogne.

Le chasseur peureux, ou celui qui ne gère pas les attentes des deux parties

Il existe parfois des gens qui ne veulent pas faire de peine ni dire non. En soi, ça ne semble pas être une faute bien grave. Mais imaginez-vous que cette même personne ne partage pas avec son client les vraies attentes salariales du candidat et, qu’en retour, il ne divulgue pas au candidat le plafond salarial du poste. Que va-t-il alors se passer selon vous?

Eh bien, le client se sentira floué par un candidat qu’il croit manipulateur parce qu’il tente de faire augmenter le salaire offert et ce, à la toute fin de la négociation. Le candidat va, de son côté, se sentir sous-évalué et lésé par un futur employeur qu’il croit malhonnête de vouloir offrir un salaire de 20 % inférieur à ses attentes alors que tout devait pourtant avoir été « arrangé » par le chasseur.

Le chasseur sous l’emprise du facteur temps

Il arrive parfois qu’un chasseur, même avec les meilleures intentions du monde, commette une grave erreur lorsqu’il essaie de couper en deux ou même en trois le temps habituellement nécessaire pour faire une bonne étude du marché. Imaginez le scénario : la compagnie est pressée de trouver un remplacement pour un poste clé dans l’entreprise, le chasseur est également pressé de satisfaire son client (et de clore son mandat) et donc il bâtit rapidement une courte liste pour son client.

Le résultat qui s’ensuit est trop souvent prévisible… et nuisible : le candidat et l’entreprise n’ont pas bien été ciblés, et des différends peuvent survenir tant pour ce qui est de la méthode de travail, de l’éthique que des valeurs même.

Ajoutons que l’économie de temps initialement souhaitée par le chasseur est partie en fumée. Il devra recommencer tout son travail en plus de rebâtir la confiance de son client.

Conclusion

Des erreurs ou de mauvaises pratiques il y en a beaucoup d’autres. Malheureusement, les fautes d’une minorité entachent la réputation de toute la profession. Dans les chroniques futures, nous parlerons de certaines autres erreurs du chasseur.

Vous avez des exemples? Écrivez-moi. Aucun besoin des vrais noms, mais vos expériences permettront d’illustrer ces textes et de favoriser l’évolution de notre belle profession!