Le monde des chasseurs de tête et de la recherche d'emploi, vu d'un œil averti et perspicace! 

Avez-vous déjà rencontré un personnage plus grand que nature? Celui (ou celle, nous ne sommes pas ici pour juger bien entendu) dont les histoires de vie sont aussi fantasques qu’elles sont improbables. Certains me diront qu’on appelle ces gens de « bons conteurs » avec leurs histoires de pêche. Dans l’industrie de la chasse, ces gens portent un autre nom : les menteurs.

Laissez-moi vous décrire, tout en clichés bien assumés, deux de ces personnages trop souvent rencontrés.

Le premier, pour les besoins de la cause, que nous appellerons Jules, est ambitieux. Dans son habitat naturel le « Jules » est posé, en pleine possession de ses moyens, présentant un goût pour les cravates qui s’agencent à ses chaussettes, et surtout toujours aux aguets d’occasions qui puissent être à son avantage.

Jules est sociable, connait les parcours de tout le monde dans le bureau, ces mêmes histoires qui vont ensuite venir subtilement poivrer ses anecdotes, ajoutant du piquant à ses propres exploits professionnels. En fait, il est tellement bon conteur qu’il a décidé d’immortaliser ses fables par écrit dans un document appelé curriculum vitae, qu’il distribue à qui veut bien le lire sur LinkedIn et par courriel.

Diplômé d’université avec mention cum laude (dit-il), Jules a rapidement monté les échelons de son industrie de choix, changeant d’entreprise au gré des saisons, toujours à l’affût du plus offrant. C’est là un des mécanismes de survie du Jules en liberté, puisque chaque fois qu’il change d’entreprise, il enfouit son passé avec lui (du moins le croit-il).

Le pire ennemi du menteur est le temps. Puisque c’est ce temps qui finira par démasquer ses fabulations qui ne font que s’accentuer au fil de ses changements d’emplois. Car il faut comprendre qu’avec le succès vient l’audace de continuer à embellir les expériences, l’assurance de ne pas se faire prendre et la foi en ses propres mensonges.

Laissez-moi partager un fait avec vous : ce n’est jamais acceptable de falsifier son CV, pour aucune raison. Vous avez un trou dans vos expériences professionnelles parce que vous avez pris un an pour voyager? Mentionnez-le. Vous avez dû changer plusieurs fois d’emplois sur une courte période de temps? Expliquez véritablement pourquoi.

Voici quelques statistiques intéressantes : saviez-vous que plus de 78 % des CV sont embellis? Et que plus de 70 % des finissants universitaires mentiront sur leur CV afin d’obtenir un emploi?[1]

Passons maintenant à notre second personnage, haut en couleur et en attitude. Appelons-la Julie ; c’est une chanteuse. Dans son habitat naturel, Julie est une pro pour faire chanter les gens. Elle aussi connait tout sur tout le monde, mais c’est dans la façon dont elle utilise ces informations qu’elle diffère du Jules, car au lieu d’agrémenter le récit de ses supposées propres performances, elle fait plutôt taire ses collègues et ses compétiteurs afin qu’ils ne lui posent aucun problème dans la réalisation de ses ambitions.

Si vous cherchez un autre exemple parfait de ce type de personnage, je vous réfère ici aux deux personnages principaux de la série culte House of Cards sur Netflix.

Est-ce possible de se rendre au sommet avec des mensonges et des manipulations? Oui.

Par contre, votre chute sera brutale, vos ennemis nombreux et vos amis inexistants.

Disons que l’image est plutôt extrême, mais chaque petit mensonge, aussi insignifiant qu’une ligne sur votre CV, pourrait vous coûter très cher, car tout finit toujours par se savoir!

[1] Source : statisticbrain.com