Depuis trente ans, Ghislain Picard sillonne la province à l’écoute des multiples voix des peuples autochtones. Chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, il tend l'oreille et rassemble, poussé par la volonté d’être un porte-parole solide et par le désir de faire reconnaître les droits des Autochtones.

C’est en voiture que Ghislain Picard aime parcourir les formidables étendues qui séparent les communautés qu’il représente en tant que Chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL). Les deux mains sur le volant, il fait halte lorsqu’il en a envie. Entre Baie-Comeau et Sept-Îles, la forêt boréale s’étend à perte de vue, la civilisation se fait de plus en plus rare. Il y trouve des moments de grande joie. Comme ce jour où il s’est arrêté pour commander un café dans le dernier McDonald’s qu’il trouvera sur sa route.

Devant la petite fenêtre pour la commande à l’auto, il a été surpris par le visage du jeune homme qui, il le reconnaissait à ses traits, ne pouvait qu’être Innu, comme lui-même. «Impossible de me tromper ; à sa physionomie, je pouvais même deviner de quelle famille il était. Je lui ai demandé depuis combien de temps il travaillait là. Nous avons échangé et je l’ai félicité», se rappelle Ghislain Picard. En réalité, le Chef était ému. Ému de constater que les jeunes Autochtones s’aventurent désormais à traverser la frontière invisible.

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