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Gestionnaires responsables, entreprises durables
2018-12-06

French
https://www.revuegestion.ca/gestionnaires-responsables-entreprises-durables
2018-12-06
Gestionnaires responsables, entreprises durables
Innovation , Entrepreneuriat

Article publié dans l'édition Hiver 2018 de Gestion
Pour Gestion, l’entrepreneur et investisseur en médias et contenus numériques Guillaume Aniorté s’est demandé comment certains dirigeants mettent à profit leurs façons de faire des affaires ou de gérer leur entreprise pour avoir un effet bénéfique sur la société. Il s’est entretenu avec trois entrepreneurs qui, dans leurs secteurs d’activité respectifs, transforment les relations avec leurs employés, leurs fournisseurs et leur communauté.
Gestion du bonheur, certification d’impact, économie à échelle humaine... Comment ces notions et ces bonnes pratiques se transposent-elles concrètement dans le quotidien des entreprises ? À l’heure où les leaders affirment vouloir changer le monde, j’avais envie de comprendre ce qui motive et anime une profonde volonté de faire les choses autrement. Mes entretiens m’ont fait découvrir des entrepreneurs hors norme dont la personnalité, la vision et le parcours sont de véritables sources d’inspiration.
Zita Cobb : Exister par le tout

Zita Cobb, Fogo Island Inn
Après avoir fait fortune comme vice-présidente du géant de la fibre optique JDS Fitel, Zita Cobb revient, à la fin de la quarantaine, dans son île natale de Fogo, au nord-est de Terre-Neuve. Fille de pêcheur, Zita a grandi dans cette communauté de quelques milliers d’âmes où on apprend à vivre ensemble sur un petit territoire isolé.
La vie à Fogo n’est pas facile depuis le début de la crise des pêcheries, à la fin des années 1960. Partie étudier et travailler sur le continent, Zita est bien placée pour le savoir. Quelque temps après avoir quitté JDS Fitel, au début des années 2000, elle décide de s’investir pour son île, soucieuse de redonner de l’espoir et un avenir à cette communauté qu’elle chérit. Elle a du talent, le sens des affaires et, surtout, de l’argent : qui donc pouvait le faire mieux qu’elle ?
Pour imaginer le Fogo de demain, Zita Cobb suit la méthode ABCD, pour Asset-Based Community Development, ou développement communautaire axé sur les atouts. Cette approche permet de déterminer les atouts d’une région, d’une ville ou d’une communauté afin d’établir les bases de sa relance économique et sociale. Après un travail de réflexion rigoureux, la réponse lui apparaît alors dans toute sa limpidité : il faut s’appuyer sur l’hospitalité des habitants et la beauté des paysages de Fogo. D’où l’idée de construire un hôtel exceptionnel, le Fogo Island Inn, soigneusement décoré par les artisans locaux et qui fournit du travail à de nombreux résidents de l’île.
Fortement influencée par la pensée de l’économiste Ernst Friedrich Schumacher (auteur du célèbre livre Small Is Beautiful), Zita raconte qu’elle a pris conscience des répercussions du tout dans la relation qui doit s’établir entre les êtres, la nature, l’économie et les rapports sociaux. Ne pouvant se résoudre à la seule dimension économique, elle entreprend d’ajouter une autre pièce à son œuvre, au-delà des problématiques du quotidien.
Zita Cobb s’inspire des films du Fogo Island Project que l’Office national du film du Canada a tournés dans les années 1970 puis en 2010 dans le but de redonner un élan social à cette île en crise. Elle décide donc de miser sur le côté artistique et culturel de sa communauté. Son projet d’hôtel a ainsi pour mission de combiner la dimension économique, davantage pragmatique et à court terme, avec la dimension culturelle, plus holistique, qui ouvre sur le rêve et sur les émotions. À son hôtel de luxe, Zita Cobb ajoute des résidences d’artistes qui accueillent des créateurs du monde entier. Ceux-ci ont toutefois pour obligation de partager leur démarche artistique avec la population afin d’engager les visiteurs et les habitants dans une relation rassembleuse et génératrice de cohésion sociale.
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