Nouveau venu dans le monde des affaires ? Acheter une franchise peut être une option intéressante pour vous. Voici ce qu’il faut savoir pour mieux arrêter votre choix. Au Québec, il existait 390 bannières de franchiseurs en 2014, des géants comme McDonald's ou Starbucks à de plus petits acteurs comme Adèle ou Parfait Ménage. Au total, cela représentait plus de 12 700 commerces et près de 188 000 emplois¹. Une bonne idée, la franchise pour se lancer en affaires ? Oui, si vous avez l’âme d’un franchisé et si vous connaissez les règles.

Les avantages de la franchise

Acheter une franchise permet de profiter de l’expérience opérationnelle du franchiseur et de suivre un modèle d’affaires bien rodé, tout en bénéficiant de la notoriété de la marque et de l’achalandage qu’elle peut nous apporter, explique Monique Lo, conseillère principale Franchises à la Banque Nationale. « Cela peut calmer les inquiétudes du nouvel entrepreneur, puisque le franchiseur lui apporte son soutien. Par exemple, une bannière de restauration rapide fournira un manuel d’instruction sur la température et le mode de cuisson des hamburgers, afin d’offrir un produit identique dans tous les établissements de la bannière. Il transmet son savoir-faire, ce qui simplifie beaucoup les opérations », illustre-t-elle. Le franchiseur s’occupe également du marketing et des campagnes de publicité, des responsabilités qui n’incombent donc pas au franchisé. « Le démarrage d’entreprise est plus rapide avec une franchise. On reçoit le soutien du franchiseur, il nous fournit des outils, des guides et des manuels d’instruction. On atteint plus vite le seuil de rentabilité », précise Claude Ananou, professeur au Département de management à HEC Montréal. Pour une première expérience dans le monde des affaires, opter pour la franchise permet donc de réduire les risques. En matière de financement, les institutions financières prêteuses sont aussi plus enclines à délier les cordons de leur bourse.

Qui ne profitent pas à tous les franchisés

Ces avantages ont toutefois un prix, puisqu’en plus du droit d’entrée, le franchisé devra payer des redevances au franchiseur, ce qui réduira d’autant ses bénéfices. Par ailleurs, ce mode de fonctionnement ne convient pas à tous. Ainsi, ceux qui ont une âme d’entrepreneur et le goût de l’indépendance ne trouveront sans doute pas leur compte dans la franchise. « On doit se conformer aux règles, on ne peut pas imposer ses idées ni avoir le contrôle à 100 %, comme on le ferait si c’était une entreprise indépendante. Un franchisé exécute une recette déjà éprouvée, c’est un opérateur », indique Monique Lo. Claude Ananou abonde dans le même sens. « Il faut respecter les règles fixées par le franchiseur, on ne peut pas mettre les choses à sa sauce pour se démarquer. Les contrats qui unissent les parties ont souvent 150 pages, les obligations sont strictes et nombreuses en matière de respect de l’image, du concept, du modèle d’affaires, des prix, etc. », précise-t-il.

Comment choisir ?

Comment faire le bon choix et trouver la bannière qui nous convient ? Se rendre dans les salons de franchises aide à trouver des idées. Il existe des dizaines de secteurs et de possibilités, de la restauration au commerce de détail en passant par les services. « Il faut se connaître soi-même, conseille Monique Lo. On doit trouver un environnement qui nous convient et correspond à nos intérêts. Une bonne adéquation entre le concept de la franchise et celui qui l’achète est essentielle. » Une fois que l’on a arrêté son choix, il est nécessaire de faire des recherches sur la bannière, sur sa réputation, sur ses réussites ou sur les causes de ses échecs, sur les territoires exclusifs, etc. « On doit aussi s’assurer que le franchiseur est accessible et qu’il nous soutiendra en cas de besoin », ajoute Mme Lo. Claude Ananou suggère pour sa part de se rendre au plumitif du district judiciaire du franchiseur, afin de vérifier si celui-ci fait ou a fait l’objet de poursuites, et pour quelles raisons. « Je recommande aussi d’aller passer plusieurs heures dans un établissement d’une franchise qui nous intéresse, pour voir comment ça se passe concrètement avec les clients et ce qu’en disent les employés », souligne M. Ananou. Par ailleurs, choisir un membre du Conseil québécois de la franchiseoffre la garantie de faire affaire avec une bannière sérieuse.

La microfranchise : une riche idée à petit prix

Même si l’on n’a pas des dizaines de milliers de dollars à investir, il est possible de devenir un franchisé. En effet, la microfranchise gagne en popularité et peut constituer une bonne solution de rechange aux bannières onéreuses. Certaines ne coûtent que quelques milliers de dollars et permettent d’exploiter un concept qui rapporte. « La franchise d’entretien ménager Adèle en est un bon exemple. Le développement se fait de façon locale, le franchiseur fournit un plan comptable, de la formation, des produits, le franchisé est très encadré », explique M. Ananou. Cela permet également de monter un fonds de commerce qui pourra éventuellement être revendu par la suite. Une idée à explorer!


Notes

*Pour savoir comment la Banque Nationale peut aider les professionnels des affaires dans leur projet d'entrepreneuriat, visitez le bnc.ca/hec

1. Conseil québécois de la franchise. Étude sur le poids relatif de la franchise dans l’économie québécoise, janvier 2014.

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