Pour créer un climat de travail sain et assurer l’atteinte des objectifs, le gestionnaire doit savoir formuler des attentes claires aux membres de son équipe. Oui, mais comment y parvenir?

Parmi les nombreux défis que doivent relever les gestionnaires, fixer des attentes sans équivoque en est un de taille. Selon un sondage récent de la firme Gallup, 52% des employés estiment que les priorités qui leur sont communiquées dans le cadre de leur travail manquent de clarté.

Comment renverser la tendance? Olivier Doucet, professeur titulaire au Département de gestion des ressources humaines de HEC Montréal, nous propose quelques clés.

Quoi, comment et pourquoi

Avant toute chose, il faudrait que le gestionnaire commence par se poser trois questions essentielles. Quelle est la cible à atteindre? Comment y parvenir? Et pourquoi chacune des tâches devrait-elle être réalisée? «Suivre ces étapes permettra de créer du sens, un élément crucial quand on sait que moins d’un employé sur cinq perçoit un lien clair entre ses objectifs individuels et ceux de l’organisation», précise le professeur. Or, en l’absence de sens, les équipes peuvent finir par perdre de vue les raisons pour lesquelles elles accomplissent leur travail.

La cohérence est un autre incontournable. «Le gestionnaire se trouve souvent coincé dans un carcan. On lui demande de fixer des objectifs en début de cycle, lesquels risquent d’être difficilement évaluables à la fin de l’année, lorsque la situation évolue», fait remarquer Olivier Doucet.

La flexibilité est donc de mise pour s’assurer que les attentes restent en harmonie avec les changements espérés. Il y aurait lieu, par exemple, de profiter des rencontres ponctuelles entre gestionnaires et employés pour revoir les cibles et les moyens qui sont mis en œuvre pour les atteindre. En effectuant un suivi régulier et en assurant la cohérence des attentes fixées aux employés, on maintiendra du même coup leur motivation.

Une approche personnalisée

Un autre élément à garder en tête : personnaliser l’approche en fonction des individus. «On évitera de fixer les mêmes buts à tout le monde, sans tenir compte des particularités de chacun. On devrait au contraire les moduler en fonction des forces ou de l’expérience de chaque employé. Lorsqu’il y a une adéquation entre les compétences et les objectifs, cela aide à motiver les personnes. On leur offre ainsi l’occasion de se développer», fait valoir Olivier Doucet.

Les erreurs à éviter

Parmi les erreurs fréquentes des gestionnaires, le professeur mentionne non seulement le manque de suivi dans l’avancée du travail, mais aussi le fait de fixer trop d’objectifs à la fois. «Ce n’est pas une liste d’épicerie. L’idéal est de cibler quelques priorités afin que chacun sache sur quoi se concentrer», insiste-t-il.

Il ajoute que, par ailleurs, un gestionnaire doit se garder de présumer qu’un employé comprendra automatiquement ce qu’on attend de lui parce qu’il est expérimenté. En ce sens, une bonne discussion sur les moyens à utiliser pour atteindre les cibles est recommandée.

Enfin, se rabattre sur les objectifs quantitatifs n’est pas la panacée, car ce type de priorité peut s’avérer tout aussi subjectif que les objectifs qualitatifs. Ces derniers permettront en outre de s’orienter sur l’amélioration des habiletés, des comportements et de l’esprit de collaboration, entre autres exemples. Ce faisant, on contribuera à maintenir un bon niveau de motivation parmi ses troupes, en plus d’atteindre les résultats attendus!

Article publié dans l’édition Automne 2024 de Gestion