Parfois, fierté nationale et profit se conjuguent si bien!

Il y a la Coupe du monde de soccer, dont la dernière édition s'est tenue au Brésil en 2014, l'Allemagne y ayant ajouté une quatrième étoile à son maillot national, et il y a l'Euro... Pour les centaines de millions d'aficionados du ballon rond, le Championnat d'Europe UEFA de football masculin 2016, c'est le nom officiel de l'Euro 2016, c'est en quelque sorte la Coupe du monde, à plus petite échelle. Parce que l'Europe, c'est le berceau du foot. Et parce que l'Europe, c'est le continent où se retrouve une bonne majorité des puissances mondiales du ballon rond : Allemagne, Angleterre, Italie, France, Espagne, Portugal, et j'en passe...

Pour l'édition 2016 de cette compétition, l'Union européenne de football association (UEFA) a choisi la France pour théâtre d'affrontement. La compétition, qui débute demain, mettra aux prises vingt-quatre équipes nationales, qui en découdront dans dix villes, soit Paris, Saint-Denis, Bordeaux, Lens, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Saint-Étienne et Toulouse.

On le devine aisément, l'événement d'envergure planétaire sera le lieu de toutes les passions, et un incroyable prétexte à tous les commerces! Car parler de l'Euro, c'est aussi parler d'€€uros ! De beaucoup d'euros... Tout d'abord, il y faut compter les dépenses effectuées par la République, soit environ 1,7 milliard d'€€uros, pour construire de nouveaux stades (à Lyon, à Lille, à Nice et à Bordeaux, pour un total de 1,1 milliard €€) ou en rénover d'existants (environ 520 millions €€). Dans le sillage de ces entreprises de construction ou de rénovation, environ 20 000 emplois seront créés. Pour la durée de la compétition, c'est ainsi 94 000 personnes qui ont été embauchées, soit l'équivalent d'environ 26 000 emplois créés sur une année. Dans le contexte économique morose que connaît la France, ça ne se refuse pas!


LIRE AUSSI : Le soccer, une affaire de gros sous?


Mais ces dépenses étatiques devraient être largement compensées par celles effectuées par les hordes de fanatiques qui déferleront sur le territoire national! Car on attend au bas mot environ 2,5 millions de visiteurs dans les stades d'ici à la grande finale du dimanche 10 juillet, au Stade de France. Ajoutons à cela les 6,5 millions d'amateurs qui prendront d'assaut les fan zones, ces espaces animés aux abords des stades où les matchs sont rediffusés. Ces deux sous-groupes devraient ensemble dépenser environ 1,2 milliard €€ en souvenirs et en babioles. Et puisqu'il faut bien loger ces gens, les établissements hôteliers et les gîtes divers seront sous pression, puisqu'on estime que les nuitées se chiffreront à 250 000 durant le mois de compétition. Quant aux réseaux de télévision, ces derniers salivent déjà à l'idée d'encaisser les revenus publicitaires. Imaginez... On calcule que 150 millions de téléspectateurs seront vissés au petit écran à chaque match. Multipliez le tout par 51 matchs, et vous obtenez un auditoire cumulé de plus de sept milliards de personnes! En somme, l'Euro 2016 devrait générer des recettes de tout près de deux milliards €, un sommet dans l'organisation de cette compétition.

Et pour ceux qui, sur un plan purement sportif, s'interrogent sur les chances du pays-hôte de remporter le tournoi, sachez que la banque Goldman Sachs a élaboré un modèle économétrique qui donne la France vainqueur (23,1 % des chances de remporter le tournoi), suivie de l'incontournable Allemagne (19,9 %) et de l'Espagne (13,6 %). Quant à nous, par égard pour nos collègues hexagonaux de Gestion qui pleurent encore la magistrale correction que les All Blacks néo-zélandais ont servi au XV de France lors de la dernière Coupe du monde de rugby, et question de rehausser un tant soit peu la fierté sportive nationale, on crie sans réserve « Allez les Bleus!!! » Bon tournoi!