Article publié dans l'édition automne 2015 de Gestion

En affaires, la collaboration est beaucoup plus courante qu’autrefois. Grâce aux réseaux sociaux et aux autres technologies, la connectivité devenue mondiale donne lieu à de nouvelles formes de collaboration aux organisations désireuses de déployer leurs tentacules partout sur la planète. Dans ce contexte, exercer le style de leadership collaboratif le plus approprié est parfois difficile. Une recherche de la Harvard Business Review a cerné quatre grandes qualités que tout leader collaboratif devrait posséder.

1 - Être un connecteur mondial

Dans son livre Le Point de bascule, Malcolm Gladwell appelle « connecteurs » les individus à la croisée de plusieurs mondes sociaux. Ce n’est pas le nombre de liens qui leur donnent du poids mais plutôt leur habileté à relier des gens à des idées et à des ressources. Dans le monde des affaires, ces « connecteurs » sont des champions de la collaboration.

Cette recherche cite l’exemple d’un PDG qui rencontre ses employés, ses partenaires et ses clients à longueur d’année. Grâce à la géolocalisation, ses employés savent en tout temps dans quel pays il se trouve et peuvent profiter de sa visite sur leur lieu de travail pour lui parler. Pour ce PDG, le fait de connaître les forces de ses employés partout dans le monde lui permet d’établir des liens de collaboration efficaces entre eux et le milieu d’affaires où ils évoluent. Il fait le pont entre le monde extérieur et ses ressources internes.

2 - S’entourer de talents diversifiés

Les études démontrent que les équipes hétéroclites bien dirigées obtiennent les meilleurs résultats. L’habileté à réunir des gens de cultures, de disciplines et de générations diverses est devenue un impératif pour les leaders collaboratifs. Les entreprises dépensent des fortunes pour recruter des candidats talentueux qui, une fois en poste, sont forcés d’entrer dans le moule culturel de l’organisation. Cela tue toute créativité. La présence d’employés issus de divers horizons contribue à enrichir les perspectives et la culture de l’entreprise.

3 - Prêcher par l’exemple

Pour exiger la collaboration de ses subalternes, le dirigeant doit donner l’exemple. Les jeux politiques et les guerres territoriales sabotent trop souvent les projets de l’entreprise. Le problème est aggravé par le fait que l’équipe de direction ne fonctionne pas comme elle le devrait. Chacun gère sa fonction sans se soucier s’il y a cohésion entre ses projets et les activités de l’organisation. Dépolitiser la haute direction de manière à ce que les cadres soient récompensés pour leurs efforts de collaboration et non pour leur performance individuelle constitue un premier pas dans la bonne direction.

4 - Avoir une main de fer

Une fois la culture collaborative implantée, un autre obstacle surgit : l’excès ! Les gens qui veulent collaborer à tout assistent à des réunions sans fin, débattent, tergiversent et parviennent difficilement à des consensus. La collaboration devient le grain de sable dans l’engrenage.

Le leader collaboratif donne des pouvoirs décisionnels clairs à un membre de l’équipe qui, s’il y a litige, tranchera à la fin de la discussion. Il forme et dissout les équipes au gré des projets, à l’instar du cinéaste qui choisit son directeur photo, ses acteurs ou son scénariste en fonction du film à réaliser. Le leader assouplit ainsi son contrôle sans le perdre tout en permettant à tous de collaborer. 


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