La philanthropie culturelle doit trouver des manières originales et modernes d'atteindre ses objectifs!

La question culturelle, tant au Québec qu'au Canada, est un sujet sensible. La culture, c'est un moyen de s'affirmer, et c'est aussi un moyen de se distinguer, au sein de l'ensemble nord-américain. Certes, les diverses instances gouvernementales y mettent du leur et l'effort est louable, mais certainement pas suffisant en regard des besoins du domaine culturel et artistique. Car ces besoins sont criants, mais l'argent, comme le sait bien, ça ne pousse pas dans les arbres, il faut donc pallier!

La philanthropie à la rescousse?

Où sont les donateurs, individuels ou institutionnels, qui pourraient venir apporter les deniers supplémentaires tant réclamés? Ils sont là, pas de doute à y avoir! Le rapport du Groupe de travail sur la philanthropie culturelle, intitulé Vivement, pour une culture philanthropique au Québec! et publié en juin 2013, fait état du fait que 85 % des Québécois ont effectué un don, selon des données compilées par Statistiques Canada en 2010. Le hic, de la perspective des industries culturelles, c'est que seulement 3 % de ces dons sont tombés dans les goussets des organismes du secteur des arts et de la culture. Le constat est brutal à cet égard : le domaine de la culture est LE parent pauvre de la philanthropie. À cet égard, le même groupe de travail souhaitait accroître d'ici l'an prochain de moitié les 45 millions de dollars donnés par les Québécoises et les Québécois à la culture, pour en arriver à un montant global de 68 millions de dollars. Mais toute la question réside dans la manière de faire pour y parvenir!

Démocratiser et rajeunir la philanthropie

Le Québec, et Montréal en particulier, n'a pas le pouvoir attractif de New York et de Toronto en matière de philanthropie. La ville est loin de posséder la masse critique d'entreprises et de riches donateurs pour combler les manques à gagner des organismes et des institutions culturelles d'ici. Peut-être devra-t-on, dès lors, penser à s'adjoindre de nouvelles clientèles à l'effort philanthropique : toujours continuer à viser la qualité des dons, notamment en termes de grands dons, mais aussi viser la quantité. En bref, plus de petits dons, en plus grand nombre. Et c'est là que la technologie peut aider! Un exemple? Il est maintenant possible, et ce dans nombre de pays de l'Union européenne, d'effectuer un don par l'entremise d'un message texte. Voilà qui peut aider à rejoindre les membres des générations montantes, accrochés qu'ils sont à leur téléphone intelligent! Simplicité, rapidité, convivialité... Tous les ingrédients d'une bonne recette philanthropique sont là!

L'utilisation des réseaux sociaux représente également un incontournable en matière philanthropique. Et qui dit « médias sociaux » dit invariablement « conversation », un mode communicationnel peu mis de l'avant par les institutions culturelles et artistiques. Converser, échanger, créer l'intérêt et, peut-être même, susciter une saine émulation dans l'arène philanthropique : voilà les nouveaux modus operandi par lesquels ces dernières sauront se démarquer de la « compétition ». Un exemple? En 2009, l'acteur américain Ashton Kutcher a convié les donateurs à se montrer généreux afin de combattre la malaria, le tout en s'abonnant à son compte Twitter. Le pari fut lancé avec la chaîne CNN afin de voir qui, du comédien ou de la chaîne d'information continue, parviendrait à atteindre un million de fans. Le comédien a remporté le pari, et contribué du coup à faire connaître les ravages de ce mal en Afrique et à amasser des sommes significatives pour combattre ce fléau. Bel exemple qui montre que la philanthropie peut également tirer son épingle du jeu en 2016!