Certaines manières de prononcer un « non! » peuvent faire grandir!

C'est souvent l'un des premiers mots que l'on apprend étant petit... Le « non! » vient si rapidement aux lèvres, au fur et à mesure que l'on grandit. Puis, avec l'arrivée dans le monde adulte et dans la sphère professionnelle, l'emploi que l'on en fait devient parcimonieux, voire même diplomatique! Pourquoi, en contexte professionnel et, a fortiori, en situation de gestion, dire non devient-il si difficile, si ardu?

Comme le signale à juste titre Patrick Mullane dans son article « How to Take the Sting Out of Saying ‘No’ », publié sur le site Internet du magazine Fortune, nous sommes programmés, pour ainsi dire, à éviter les conflits et à chercher l'approbation des gens qui nous entourent. La nature humaine est ainsi faite et à ce titre, un « non! » viendra invariablement remettre en question le souci d'harmonie et d'inclusion que nous recherchons tous, à des degrés divers bien entendu. Anxiogène, le « non! »? Évidemment! Et c'est la raison pour laquelle nous sommes parfois amenés à répondre « oui! » ou « peut-être... » à une demande à laquelle nous souhaitions initialement répondre par la négative... Comment, dès lors, en arriver à exprimer ce refus sans froisser, sans s'embourber ni se dédire?

Éviter le choc frontal

La première chose à faire consiste sans doute à reconnaître le caractère hautement émotif et engageant accolé à l'expression d'un « non! ». Que ce soit dans le cas d'une occasion professionnelle, d'un projet qui nous est présenté, ou d'une demande qui nous est faite, la chose appelle-t-elle une réponse négative immédiate? Comme, en matière de gestion d'entreprise ou d'organisation, il est rarement question de vie ou de mort, temporiser et retarder sa décision de quelques heures est une action qui pourrait s'avérer salutaire.

Toutefois, surviendra invariablement le moment ou le « non! » devra être prononcé... Gardez cependant à l'esprit que ce simple mot de trois lettres est lourd et provocateur, tant sur le fond que sur la forme. Doit-on éviter de le prononcer? Absolument pas, ajoute Patrick Mullane, dans l'article ci-haut cité! On pourrait alors vous accuser de ne pas révéler en toute franchise le fond de votre pensée. Mais un « non! » suivi d'une explication sur la présence et la pertinence de ce dernier aura le très grand mérite de démontrer à votre vis-à-vis, ou à votre équipe le cas échéant, que vous faites appel à l'intelligence de ce dernier pour comprendre le refus, et que vous êtes ouvert à discuter de la justification. Une décision de gestion, aussi difficile soit-elle pour vous-même que pour vos gens, sera toujours mieux acceptée si elle est communiquée avec un solide argumentaire.

Bien se connaître face à la négative!

Personne n'aime dire « non! », cela va de soi. Mais développer cette aptitude à prendre des décisions qui semblent aller à l'encontre du désir et de la volonté de l'un de ses employés ou de son équipe, aussi difficile cet exercice puisse-t-il être, viendra à coup sûr solidifier les assises managériales de tout gestionnaire qui aspire à aller de l'avant. Reconnaître la difficulté de l'exercice, être sensible à ses propres émotions suscitées par le fait d'avoir à exprimer un refus et, dans un dernier temps, améliorer également la manière de transmettre verbalement ce même refus : voilà autant de pistes qui peuvent transformer un « non! » en quelque chose de positif!