Le 23 juin 2016, lors d’un référendum organisé par le premier ministre David Cameron, 51,9 % des Britanniques ont voté en faveur de la sortie de leur pays de l’Union européenne (UE). Au cours des mois suivants, les médias et les responsables politiques de nombreux pays européens ont martelé que cette décision aurait des conséquences fâcheuses, voire désastreuses, sur l’économie britannique. Près de deux ans plus tard, sans nier la réalité des répercussions de ce vote, il faut néanmoins avoir une vision plus large que celle imposée par la plupart des médias et des politiciens dans toute cette histoire.

Même si la sortie d’un État membre est balisée par l’article 50 du traité constitutif de l’UE, il demeure que cette situation est inédite. C’est donc l’incertitude suscitée par les négociations d’un accord de sortie qui affecte le plus l’économie britannique.

L’UE adopte la ligne dure contre le Royaume-Uni pour maximiser ses gains politiques et économiques. Toutefois, de son côté, le Royaume-Uni est loin de rester les bras croisés : il négocie de nouveaux accords bilatéraux qui correspondent davantage à ses intérêts, notamment avec l’Inde et la Chine.


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Le monde de la finance londonien, quant à lui, redoute une perte d’accès au marché européen. L’UE l’a bien compris, tandis que des villes comme Francfort ou Paris y voient une occasion en or de renforcer leur statut en tant que places financières. Mais attention : la City de Londres est loin de perdre de sa superbe pour autant. Elle est toujours le premier centre financier au monde (devant New York), selon l’indice mondial des centres financiers (GFCI) publié en septembre 2017.

Il est certain que la sortie du Royaume-Uni de l’UE va entraîner des chamboulements d’autant plus considérables qu’un accord bilatéral tarde à prendre forme. Toutefois, à plus long terme, j’estime que les choses se stabiliseront d’elles-mêmes.

Article publié dans l'édition printemps 2018 de Gestion