Des outils d’IA pour mieux communiquer en français

L’intelligence artificielle (IA) s’invite désormais dans tous les domaines de pointe, transformant les processus et optimisant la communication. Ces outils permettent non seulement de mieux écrire en français et de mieux traduire, mais aussi d’enrichir les échanges et d’automatiser des tâches fastidieuses. Voici la petite histoire d’une initiative innovante qui fait du français la pierre angulaire du monde du travail.

Reconnue pour sa capacité à promouvoir et valoriser l’apport du français dans les secteurs de pointe, HEC Montréal a déployé récemment une nouvelle initiative pour stimuler l’usage du français dans le domaine de l’intelligence artificielle. Avec le soutien financier de l’Office québécois de la langue française (OQLF), la plateforme IA.HEC.CA propose aux utilisateurs (gestionnaires et employés, membres du corps professoral, communauté étudiante et population en général) une panoplie d’outils favorisant l’emploi du français. Valérie Patenaude, coordonnatrice – français des affaires au Centre de formation en langues des affaires de HEC Montréal, rappelle d’ailleurs que l’établissement constitue «un pôle majeur d’enseignement de la gestion dans la francophonie».

L’étincelle de ce nouveau site a jailli dans le contexte de la collaboration de HEC Montréal avec l’équipe de la Dictée P.G.L. de la Fondation Paul-Gérin Lajoie. «Au printemps 2024, la thématique de la dictée, qui se déroulait pour une deuxième fois à HEC Montréal, était l’intelligence artificielle. De là est venue l’idée de créer une ressource en ligne, simple et gratuite pour démocratiser l’IA et encourager l’utilisation de termes français», explique Valérie Patenaude.

Plateforme accessible et gratuite

D’entrée de jeu, le site IA.HEC.CA offre des parcours d’apprentissage, tout à fait gratuitement, qui couvrent les bases de l’IA, depuis ses origines jusqu’à son instauration dans les organisations. Luc Lespérance, maître d’enseignement au Département de technologies de l’information de HEC Montréal et coresponsable du projet, est à l’origine du contenu présenté sur ce site Web : les concepts clés de l’IA, son fonctionnement, son implantation et ses enjeux. D’autres membres du corps professoral de HEC Montréal, comme Pierre-Majorique Léger, alimentent ces parcours à travers des vidéos de quelques minutes où ils abordent des concepts liés à leur champ d’expertise.

«Notre volonté est d’offrir une plateforme simple et accessible, ce qui nous permet d’être un chef de file dans la francophonie en faisant la promotion de l’utilisation d’un vocabulaire francophone de qualité dans le secteur des technologies de pointe. Cet objectif témoigne à la fois de notre force et de notre fierté», mentionne Valérie Patenaude.

Contenus stratégiques

Elle souligne que le site est conçu pour durer dans le temps. En effet, son contenu se concentre sur les fondements de l’IA, plutôt que sur les tendances ou les fonctionnalités de l’heure. «Cette approche encourage les gestionnaires, le personnel et la communauté étudiante à mieux comprendre les bases de l’IA, et surtout, à le faire en français dès le départ.»

Dans cet élan, Valérie Patenaude et l’équipe responsable du contenu de IA.HEC.CA se sont alors demandé si le site devait présenter des équivalences en anglais. «Nous le savons, dans le monde du travail, particulièrement dans le secteur technologique, l’anglais est souvent la langue prédominante. Pour plusieurs, le lien entre l’IA et l’anglais est par conséquent spontané, même s’ils n’en connaissent pas la terminologie précise dans cette langue», indique-t-elle.

À l’issue de cette réflexion, l’équipe a donc fait le choix délibéré de ne pas inclure d’équivalents en anglais. Cette approche était d’ailleurs en concordance avec l’une des missions de HEC Montréal, soit de soutenir l’utilisation du français dans les secteurs de l’enseignement et de l’innovation.

Une destination, plusieurs ressources  

Le nouveau site Web va bien au-delà de la simple vulgarisation de concepts. Il propose des ressources supplémentaires pour accompagner les entreprises dans l’adoption de l’IA. À titre d’exemple, en complément aux capsules vidéo, IA.HEC.CA abrite un glossaire fournissant une liste de mots en français. On présente, pour chaque élément, une courte définition suivie d’un hyperlien vers la Vitrine linguistique de l’OQLF. Les internautes obtiennent ainsi des détails additionnels au sujet de l’utilisation d’un mot ou d’une locution. Ce projet a par ailleurs eu des retombées insoupçonnées : il a permis à la Vitrine linguistique d’actualiser et de bonifier son contenu offert, en mettant à jour certaines définitions et en profitant de l’occasion pour en créer d’autres.

Comme complément d’information, ajoutons que le site IA.HEC.CA propose également une page dédiée à des ressources internes et externes, dont certaines permettent concrètement d’optimiser la pratique du français au travail.

Évolution constante

Cette initiative fait écho à la stratégie de HEC Montréal qui vise à promouvoir le français dans les secteurs d’avenir, en rendant les savoirs accessibles à tous. Grâce à cette plateforme, les gestionnaires, le personnel, la communauté étudiante et la population en général disposent désormais d’un bouquet d’incontournables pour comprendre et intégrer l’IA dans leurs pratiques, tout en valorisant la langue française.

La suite? Valérie Patenaude signale que d’autres projets verront le jour dès 2025, par exemple en lien avec la cybercitoyenneté, dans la foulée de la prochaine Dictée P.G.L. D’ici là, rappelons que HEC Montréal met en place plusieurs formations courtes en IA à la carte, ainsi qu’un microprogramme en intelligence artificielle dans la transformation numérique. Et le tout en français!