« L’instrument principal de création de valeur pour une entreprise, c’est sa stratégie! », affirme sans ambages Louis Hébert, professeur titulaire du Département de management de HEC Montréal et directeur des programmes de MBA et de l’EMBA McGill — HEC Montréal.

Mais, souligne-t-il, générer de la valeur à partir des activités de toute entreprise est aujourd’hui devenu un défi en soi : « Plus que jamais, la création de valeur est un impératif aujourd’hui pour les entreprises, la distribution de cette dernière ajoute à la difficulté, et il faut composer avec un environnement non seulement changeant, mais aussi turbulent, notamment au chapitre de la technologie. »

Une nouvelle conception de l’entreprise

À ce dernier égard, générer de la valeur peut signifier revoir certaines conceptions bien ancrées quant à la nature même de l’entreprise. « On est passé de la vision de l’entreprise vue comme un portefeuille de produits/services et de marchés à l’entreprise comme portefeuille de compétences. Et à l’heure actuelle, on entrevoit davantage l’entreprise comme un portefeuille d’informations », affirme le professeur Hébert. La numérisation des processus et des procédés au sein des entreprises et des organisations génère à coup sûr plus d’efficacité et plus d’efficience. Mais cette numérisation a surtout le grand mérite de faire émerger une source de valeur jusqu’ici négligée, à savoir l’information. « Ce n’est pas de savoir si ce changement se produira, c’est de savoir quand il surviendra », souligne Louis Hébert, bien au fait que bon nombre d’entreprises de la nouvelle économie ont déjà adopté ce paradigme. « Prenons Amazon! L’entreprise monétise des activités qui, a priori, n’étaient pas commercialisables. Par exemple, l’entreprise a besoin de serveurs informatiques. Elle achète trois fois plus de serveurs qu’elle n’en requiert, et loue une partie de l’espace de stockage. Mieux encore, toute l’information qu’Amazon récolte lors des transactions effectuées avec ses clients peut être formatée et revendue à d’autres entreprises. Soudainement, donc, l’information à propos du client devient une nouvelle manière de créer de la valeur », précise l’expert.     

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Deux postures à adopter pour le nouveau millénaire

Le modèle « traditionnel » de création de valeur, sans être relégué aux oubliettes, est donc remis en question. L’information deviendra, au même titre que l’innovation ou l’efficience des activités, l’une des sources majeures de création de valeur pour les entreprises, si ce n’est déjà fait! Mais pour celles qui entrevoient faire une plus grande place à l’information comme source de profitabilité future, deux éléments sont à mettre en place en leurs murs, souligne le professeur Hébert. D’une part, avec la multiplication des risques financiers et technologiques et le retour en force des risques politiques, un esprit de vigilance est plus que jamais requis afin de déceler les signaux précurseurs de changements rapides de l’environnement. D’autre part, seule, une organisation ne peut elle-même avoir accès à la totalité de l’information la concernant. Elle doit s’appuyer sur une forte cohésion interne pour assurer une circulation et un partage efficace de l’information. La capacité de collaborer avec les parties prenantes externes (les clients, les fournisseurs, mais également les membres de la société civile) devient une condition sine qua non à la création de valeur, ces dernières pouvant elles aussi contribuer à canaliser l’information pertinente vers l’organisation.

À n’en point douter, l’expression « société de l’information » prend, pour les entreprises et les organisations du nouveau millénaire, tout son sens!   


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