Souvent perçu comme une contrainte administrative, le contrôle interne joue pourtant un rôle crucial en matière de performance financière et opérationnelle des entreprises. Clara Civino, directrice principale, Services-conseils en audit et certification des contrôles chez Deloitte, explique l’importance stratégique et la valeur ajoutée de ce rigoureux processus.

D’entrée de jeu, la spécialiste rappelle que le contrôle interne vise notamment à valider l’intégrité de l’information financière d’une organisation. «L’objectif est de réduire les risques d’erreur ou de fraude, en plus de pouvoir fournir à la direction des informations exhaustives et exactes. Il s’agit donc d’une étape clé pour baliser et optimiser d’importantes prises de décision», précise-t-elle.

Faire tomber les préjugés

Clara Civino reconnaît l’existence de certains préjugés à l’égard du contrôle interne. Par exemple, ceux voulant qu’il monopolise les ressources, ralentisse les activités courantes, ajoute des interventions manuelles, néglige l’apport des technologies ou procure peu de valeur organisationnelle.

«Pourtant, loin d’être un frein, le contrôle interne est un puissant levier de performance, nuance-t-elle. Il atténue les risques financiers, améliore l’efficacité opérationnelle et renforce la confiance des parties prenantes. Pour les cadres, il s’agit donc d’un outil stratégique fondamental pour prendre des décisions basées sur des données fiables. Surtout, une fois l’investissement initial rentabilisé, le contrôle interne s’intègre tout naturellement dans les opérations courantes.»

Une série d’avantages

Dans cette foulée, Clara Civino observe d’ailleurs une croissance de la confiance du public et des investisseurs à l’égard des balises de vérification des états financiers. «Les contrôles internes garantissent l’accès à des données et à des rapports à la fois fiables et complets», mentionne-t-elle.

Pour la haute direction et le conseil d’administration, le contrôle interne fait donc office d’outil stratégique pour orienter les prochaines grandes étapes organisationnelles. Aux yeux de la spécialiste, cet avantage «s’avère particulièrement probant durant certaines étapes clés, comme une entrée en bourse, une restructuration d’entreprise, lors de l’implantation ou la migration d’un système financier ou encore pour l’évaluation des performances environnementales, sociales et de gouvernance».

Du côté des ressources humaines, l’experte note que des politiques et des procédures de contrôle interne bien définies et documentées ont le potentiel d’aider à mieux définir et assigner les rôles et les responsabilités. «Cette dynamique encourage également la formation, le perfectionnement ou la transition de la main-d’œuvre», précise-t-elle.

Avantage concurrentiel pour les entreprises

Clara Civino rappelle également que pour les entreprises privées, y compris celles ayant moins de comptes à rendre, le contrôle interne s’affirme comme un atout indispensable. «Certaines entreprises privées sont tout aussi complexes et importantes que de grandes sociétés publiques», souligne-t-elle.

Elle estime primordial que les organisations, peu importe leur taille, se dotent de structures et de mécanismes rigoureux pour améliorer la gestion et le contrôle de leurs finances. «Un cadre de contrôle interne efficace instaure une culture générale de responsabilité et de transparence vis-à-vis de l’information financière. Il s’agit donc d’un aspect essentiel pour le développement et la longévité des entreprises.»

Faciliter l’innovation et la flexibilité

Les entreprises doivent-elles craindre que les mécanismes de contrôle interne deviennent un frein à l’innovation? «Au contraire. D’ailleurs, l’automatisation des processus et des contrôles est la clé pour éviter cette perception, analyse Clara Civino. En automatisant, par exemple, les workflows d’approbation et les activités de contrôle, les entreprises empêchent la lourdeur des tâches manuelles, tout en maintenant l’efficacité des contrôles. Les équipes peuvent ainsi se concentrer sur des tâches et des fonctions à plus forte valeur ajoutée, tout en transformant le contrôle interne en véritable vecteur d’innovation et de flexibilité.»

L’approche Deloitte : une synergie renforcée

Chez Deloitte, le contrôle interne dépasse largement les frontières du simple audit traditionnel. Forte d’une expertise de pointe dans plusieurs secteurs, son équipe est en mesure d’accompagner les organisations dans la stratégie, la conception, la mise en œuvre, l’optimisation et la modernisation de leurs programmes de contrôle interne.

Clara Civino signale d’ailleurs que depuis juin, les équipes d’audit interne et des services-conseils en finance sont regroupées au sein d’un même département. «La clientèle de Deloitte dispose ainsi d’un large éventail de compétences techniques et innovantes», ajoute-t-elle.

Cela comprend l’optimisation des processus et des contrôles financiers, tout comme l’automatisation des opérations comptables et de contrôle interne, la revue de la structure organisationnelle ainsi que de l’architecture technologique. Une approche qui, au-delà de la simple conformité légale, transforme le contrôle interne en véritable arsenal de performance.