Article publié dans l'édition hiver 2017 de Gestion

Compétitivité : le mot est galvaudé. Mais êtes-vous aussi compétitif que vous le croyez ? Pour cela, faut-il se lever à cinq heures chaque matin ? Avez-vous une valeur de marché ? Suffit-il de savoir faire un bon discours ? De combien d’amis avez-vous besoin pour réussir ? Afin d’illustrer les façons dont la compétitivité influe sur nos attitudes, Stéphane Garelli fait le tour du sujet en 100 questions.

Le B.A.-BA de la compétitivité 

Savez-vous pourquoi l’athlète jamaïcain Usain Bolt était un modèle de compétitivité dans son domaine ? Certes, il courait vite, très vite même. Mais il s’est distingué parce « qu’il a pu et su gérer – mieux que d’autres – une totalité de ressources et de compétences », affirme Stéphane Garelli. Selon cet auteur, ce principe de compétitivité est tout aussi valable pour un État, une entreprise ou une personne. Tous ont en commun de savoir – mieux que les autres – gérer un « tout », et ce, dans toutes ses dimensions, des technologies de pointe aux systèmes de valeur. Prétendre pouvoir « tout faire tout seul » est un principe de dinosaure.


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La compétitivité, pour quoi faire ?

À quoi cela sert-il d’être compétitif, sinon pour atteindre un objectif plus élevé, c’est-à-dire la prospérité ? C’est ce petit « quelque chose d’autre » qui répond à vos espérances. Si la compétitivité offre une force économique concurrentielle, elle demeure néanmoins un moyen au service d’objectifs plus grands.

Des idées et des actes

Certaines évidences méritent d’être dites et redites. Ainsi, un chef d’entreprise réussit d’abord parce qu’il agit. Il réfléchit dans l’action et agit en pensant l’impensable. Dans cet ordre d’idées, Richard Branson et Steve Jobs ont au moins un point en commun : ils pensent par analogies et concrétisent leurs idées.

La fin des dinosaures

Saviez-vous que 70 % des plus grandes entreprises du monde ont disparu en raison d’une faillite, d’un rachat ou de leur déclin ? Leur durée de vie moyenne est de 40 ans. Leur disparition a une cause essentielle : leurs coûts en énergie consacrée à leur propre gestion. « Elles passent plus de temps à se gérer elles-mêmes qu’à gérer leurs clients », affirme l’auteur. Trop complexes à gérer, trop difficiles à restructurer, elles deviennent des dinosaures ! Les grandes innovations sont le fait de petites entreprises.

Tigre, chat ou… ?

On comprend donc que ces attitudes peuvent changer en cours de route. Souvent tigres à leurs débuts professionnels, les employés sont motivés par le succès. Avec la vie familiale, ils se transforment en chats qui privilégient l’équilibre travail-famille. La carrière s’achevant, ils deviennent des dinosaures et des gardiens de la mémoire vivante de l’entreprise. Pour assurer la pérennité d’une entreprise, on doit absolument tenir compte de ces différentes attitudes.

À propos de…

Êtes-vous un tigre, un chat… ou un dinosaure ?

Stéphane Garelli est professeur à l’International Institute for Management Development (IMD) et à l’Université de Lausanne, en Suisse. Il a créé le Centre pour la compétitivité mondiale de l’IMD. Ancien directeur du Forum économique mondial et des réunions annuelles de Davos, il a aussi été président de la Sandoz FF Holding bancaire et financière.