Selon une étude réalisée par Allianz Global Assistance Canada en 2019, la moitié des Canadiens se connectent à leur boîte de courriels professionnelle durant les vacances, un taux qui grimpe à plus de 70% du côté des millénariaux. Le monde hyperconnecté dans lequel nous vivons semble nous donner du fil à retordre pour lâcher prise! Comment aider nos équipes à se reposer?

Nous déconnecter entièrement et sans pression est une saine habitude à prendre. Or, cela ne se fait pas en un claquement de doigts lorsque nos collègues nous souhaitent «bonnes vacances!» En effet, tout le monde n’est pas en mesure de se déconnecter sur commande parce que c’est le temps des congés.

Les bienfaits des vacances et les contrecoups négatifs de l’absence de repos ont maintes fois été démontrés. Le repos est un besoin humain indispensable à la performance, et ce, peu importe notre poste, nos responsabilités ou encore le secteur d’activité dans lequel nous évoluons. Les vacances nous offrent cette possibilité de nous reconnecter à nous-mêmes, d’écouter nos sens et nos envies, d’être libre de nos heures et de prendre du recul sur notre vie et le rythme effréné de nos activités. Prendre des jours de congé, c’est permettre à notre corps de lâcher prise, d’évacuer la pression cumulée des derniers mois et de découvrir parfois de nouvelles choses qui stimuleront notre cerveau et nos idées d’une autre façon.

Rester connecté à notre vie professionnelle pendant les congés, cela veut dire de stimuler notre cerveau et de l'inviter à poursuivre sa concentration sur la routine quotidienne du travail. En adoptant ce type de comportement, il y a de fortes chances que nous revenions au travail aussi fatigué qu’avant de partir en congé, sinon plus. C’est sans parler des moments de qualité en famille, entre amis ou en solo qui risquent d’être réduits ou mouvementés par notre difficulté à mettre sur pause nos responsabilités professionnelles.

Les outils numériques que nous avons à portée de main – notamment le téléphone cellulaire, qui nous suit partout – nous permettent de nous connecter aux autres en permanence et de nous rendre disponible même lorsque nous sommes à l’autre bout de la planète. Résultat : les personnes qui sont habituées à rester connectées à leur messagerie professionnelle tout au long de l’année, peu importe l’heure et le jour de la semaine, auront peut-être de la difficulté à couper subitement cet accès numérique.

Notre besoin d’être présent en ligne et de rester connecté à notre vie professionnelle peut être rattaché à un grand nombre de facteurs externes et internes :

  • Nous adorons notre travail;
  • Nous avons de la difficulté à déléguer des tâches;
  • Nous ne voulons pas manquer un contrat;
  • Nous souhaitons rentabiliser la période plus calme pour avancer des projets;
  • Nous avons une relation fusionnelle avec la technologie.

La liste est longue!

Comment soutenir nos équipes dans une démarche de déconnexion?

Chaque personne ressentira un besoin plus ou moins fort de rester informée de ce qui se passe à son travail, parce qu’elle a peur de manquer quelque chose d’important ou qu’elle a de la difficulté, soudainement, à ne plus être disponible pour les autres. Par conséquent, forcer la déconnexion pourrait causer un grand stress chez elle et ne s’avère pas forcément la solution la plus recommandée qui soit.

Pour qu'une personne arrive à se déconnecter plusieurs jours ou plusieurs semaines, elle doit s’entraîner à se déconnecter régulièrement de ce qui est numérique autour d’elle. La première chose indispensable à faire pour les organisations est donc de parler du droit à la déconnexion en tout temps, et pas seulement à l’approche des vacances estivales ou de fin d’année. Voici comment elles peuvent y arriver :

  1. En maintenant une discussion avec les équipes sur les bienfaits de la déconnexion en dehors des heures de travail et en créant au besoin une charte de bonnes pratiques pour officialiser l’engagement de l’organisation dans ce sens.
  2. En encourageant les équipes à prendre des congés de plusieurs semaines – et non quelques longs week-ends –, et en valorisant ces temps de repos.
  3. En les rassurant sur la façon dont leur travail et leur engagement sont mesurés : performance saine et non présentéisme numérique.
  4. En intégrant des défis internes liés à la déconnexion, par exemple des réunions sans écrans, afin d’entraîner les équipes à s’éloigner physiquement du téléphone pour une durée limitée.
  5. En soutenant les équipes dans leur préparation de vacances :
  • déléguer les tâches et désigner une personne responsable des dossiers et des courriels;
  • créer une procédure afin que tous les membres de l’équipe sachent quoi faire en quoi d’urgences;
  • gérer la technologie professionnelle en incitant les employés à supprimer les applications professionnelles de leur téléphone personnel ou à retirer les notifications si cela devient trop stressant pour eux, et en mettant en place des messages automatiques pour avertir les interlocuteurs externes;
  • préparer les retours de congé pour éviter la sensation de débordement dans la gestion des courriels (par exemple au premier jour de la reprise)

Aidons-nous les uns les autres!

Bien sûr, nous succombons parfois à la tentation et nous ouvrons notre boîte de courriels pendant les vacances. Ne tombons simplement pas ici dans l’autoflagellation! En lieu et place de cela, essayons plutôt de trouver la raison qui motive notre geste. Est-ce compulsif, sinon un problème de confiance en nous? Ou encore d’organisation interne, de pression liée au retour d’un congé? De cette façon, nous serons en mesure de trouver des solutions pour nous aider à ne pas répéter ce type de comportement.

Si une personne en vacances envoie un courriel ou lance une discussion dans l’application de messagerie instantanée et qu’il ne s’agit pas d’une urgence, cela pourrait se révéler bénéfique de lui signaler qu’elle est plutôt censée boire un cocktail sur la plage ou relaxer à l’ombre d’un arbre… Lui montrer que son équipe gère la situation et n’a pas besoin d’elle lui permettra de vivre plus sereinement son absence prolongée et de ne pas culpabiliser à l’idée de se déconnecter de son équipe!