«Une propriétaire de compagnie de transport a réalisé qu’elle pouvait économiser des milliers de dollars par année, simplement en changeant de carte de crédit!» Expert en optimisation du potentiel des cartes d’entreprises, Jean-Maximilien Voisine est formel : les organisations ont tout intérêt à mieux profiter de leurs transactions.

Propriétaire et fondateur du service gratuit Milesopedia, l’expert explique qu’après les turbulences ayant affecté le secteur «Voyages» de leurs cartes, plusieurs entreprises scrutent leurs avantages avec davantage d’attention.

Les bonnes cartes en main

Si certaines offres séduisantes font rêver (accès au salon d’une aérogare), une fine observation peut balayer l’émotion, au profit de la raison. «Pensons à des remises sur l’essence ou sur la restauration, d’apparence moins attrayante, mais parfois plus payante», précise Jean-Maximilien Voisine.

Ainsi, avant de définir s’il est plus judicieux d’accumuler des points ou de profiter des remises, il conseille d’étudier les dépenses de chaque personne de l’organisation détentrice d’une carte d’entreprise.

«Il s’agit de faire le bilan, en observant l’historique des dépenses et des achats récurrents sur une année. Il suffira ensuite de comparer, en fonction des catégories de dépenses les plus payantes.»

Selon le secteur et les besoins

D’emblée, le secteur d’activité peut influencer ces choix : «Une compagnie technologique pourrait préférer des remises sur les achats de matériel, alors qu’une entreprise possédant une flotte de camions pourrait privilégier les plus hauts pourcentages de remises sur l’essence.»

Chose claire, si l’avantage est déjà tangible avec une carte, il est très significatif avec plusieurs cartes, confiées à plusieurs membres de l’organisation. Amplifiée sur une décennie, la différence serait très significative.

À ce chapitre, si certaines cartes exigent des frais pour des cartes supplémentaires, d’autres les distribuent sans frais. D’où l’importance de faire les bons choix, en scrutant, puis en comparant les propositions des grands émetteurs (Mastercard, Visa et American Express).

La comparaison vaut son pesant d’or

«La majorité des cartes de base offrent du 0,5 % sur n’importe quel achat. Or, quand on s’intéresse à certains types de cartes ou de segments d’achats, on peut atteindre jusqu’à 5 %, signale Jean-Maximilien Voisine. Extrapolé sur des milliers de dollars par mois, c’est majeur!»

Il cite les repas d’affaires, l’hébergement, les déplacements, confirmant au passage que les commerces sont tous bel et bien identifiés dans leur catégorie par les émetteurs de cartes, y compris les locateurs de voitures, les taxis et même Uber.

En outre, il mentionne que certains commerces, comme Costco qui n’accepte que la Mastercard, peuvent orienter l’entreprise vers l’option la plus judicieuse.

Pour démarrer du bon pied

Sélectionner la bonne carte est tout aussi crucial au démarrage d’une entreprise, «une période souvent intense côté dépenses», précise le fondateur de Milesopedia. Si certaines institutions bancaires ont des limites, quelques cartes, par exemple émises par American Express, élargissent le champ des possibles.  

«Ce type de cartes facilite certains achats de démarrage, renchérit-il. Par exemple un 50 000 $ d’achat avec un sursis de 55 jours sans intérêt peut donner une bouffée d’air et soutenir le cash flow consacré aux activités courantes.»

L’assurance de la bonne carte

Jean-Maximilien Voisine évoque aussi le volet des assurances : «Les petites entreprises n’ont pas toutes des assurances collectives. Or, certaines cartes proposent des avantages aux titulaires. Par exemple, BMO a lancé l’accès à des médecins en téléconsultation.» Et déjà, plusieurs cartes proposent des compensations monétaires en cas de perte ou de vols d’ordinateurs ou de téléphone.

Aux détenteurs de plusieurs cartes, Jean-Maximilien Voisine conseille donc de profiter de la période annuelle de bilan financier pour analyser si les cartes sont en adéquation avec les besoins. «Un tableau de bord dédié pour visualiser l’utilisation des cartes peut mener à des changements positifs, bien sûr en tenant compte du facteur temps, coûts et bénéfices.»

L’heure des choix

Un comparateur comme Milesopedia propose de répartir et de raffiner les catégories d’achats. Il ne reste plus qu’à opter pour la carte proposant la plus haute valeur ajoutée. L’entreprise fournit d’ailleurs un service personnalisé de mentorat pour y voir plus clair.

«C’est important de magasiner en fonction de notre profil, et de nous rappeler que rien ne nous lie à notre institution bancaire, souligne Jean-Maximilien Voisin. Obtenir la carte émise par une autre banque, c’est tout aussi simple et rapide.» Lui-même chef d’entreprise, spécialiste des cartes depuis près de 10 ans, il demeure la référence dans son secteur.