Article publié dans l'édition Hiver 2020 de Gestion

La microbrasserie Les Trois Mousquetaires, établie à Brossard, en banlieue sud-est de Montréal, s’est lancée dans l’exportation après avoir remporté les honneurs lors de plusieurs concours internationaux. « À partir de ce moment- là, des exportateurs nous ont proposé de vendre nos bières à l’étranger », explique Christian Marcil, copropriétaire et directeur de l’exploitation de l’entreprise.

C’était en 2008. Actuellement, ces bières sont offertes aux États-Unis et dans de nombreux pays d’Europe. « On exporte même dans le reste du Canada. Pour nous, c’est de l’exportation, parce que chaque province a son mode de fonctionnement, la réglementation [en matière de vente de boissons alcoolisées] étant de compétence provinciale », précise l’entrepreneur.


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Aujourd’hui, la microbrasserie vend de 15 à 20 % de son volume de production à l’extérieur du Québec.

Toutefois, pas question pour le microbrasseur d’en faire un axe de développement majeur. « L’exportation restera toujours une activité complémentaire, car nous n’avons pas un produit de masse, affirme Christian Marcil. Et il est difficile de faire croître les ventes si nous ne sommes pas sur place pour développer le marché.

De plus, comme la proximité fait partie de l’ADN des bières de microbrasserie, les gens aiment bien acheter leurs bières locales, qui représentent donc une forte concurrence pour nous, même si les consommateurs aiment découvrir des bières produites ailleurs. »

Des défis de taille

La microbrasserie n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour se donner toutes les chances d’exporter ses bières. Elle va régulièrement présenter ses marques dans des festivals organisés par les importateurs à l’étranger. Elle a adapté ses produits aux marchés locaux et a été persévérante lors du processus d’exportation, parfois laborieux.

« Le plus difficile, c’est la coordination avec les intermédiaires sur place et tous les papiers exigés », reconnaît M. Marcil. Les Trois Mousquetaires ont notamment dû réduire le format de leurs bouteilles pour se conformer aux règles en vigueur dans certains pays, se doter d’étiquettes bilingues et faire agréer les laboratoires de la Société des alcools du Québec par les autorités brésiliennes afin qu’elles acceptent leurs produits sur leur sol.

Dans cette entreprise de 19 employés, c’est le directeur de l’exploitation qui gère lui-même les commandes, « puisqu’elles sont sporadiques et représentent de petits volumes », précise-t-il. Il est aidé dans sa tâche par les distributeurs à l’étranger. « Ils connaissent bien la réglementation dans chaque pays.


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Alors, ce sont eux qui nous donnent les formulaires à remplir, qui font venir leur transporteur pour récupérer les palettes, qui assurent le lien sur place », constate Christian Marcil. Sans cela, l’exportation dans huit ou neuf pays différents serait un chantier d’envergure, sûrement difficile à mener à bien pour une PME de moins de 20 employés.