J’aimerais parfois pouvoir résumer en quelques mots l’ensemble des comportements qu’un gestionnaire doit adopter pour se démarquer, être considéré objectivement comme un excellent gestionnaire, un excellent leader.

Permettez-moi de commencer par une mise en garde : les opinions qui suivent sont les miennes et sont justement des opinions. Mon objectif est de susciter le débat, l’échange d’idées, et non prétendre que j’en sais davantage que quiconque sur les qualités requises pour être un bon leader, un bon gestionnaire ou même un bon humain. En gros, je pourrais me tromper…

Commettre des fautes, un tremplin aux apprentissages ?

Laissez-moi vous ramener en arrière : sur les bancs d’école. Mes 25 ans d’expérience en enseignement universitaire et secondaire (6000 étudiants et 13 000 heures d'enseignement) m’ont appris qu’il est rare qu’un humain accepte que commettre des erreurs soit essentiel pour se développer.

L’école ne valorise pas l’erreur. À l’école, on apprend beaucoup de choses, mais on n’apprend pas que l’erreur est essentielle dans le processus de construction des savoirs.

Un peu comme dans une entreprise où on se concentre beaucoup sur le développement du savoir-faire des employés, mais non sur le développement de leur savoir-être.

Et si on réapprenait à se tromper ? Il ne s’agit pas de faire des erreurs délibérément, mais seulement d’utiliser une erreur déjà commise comme tremplin à un apprentissage.


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Devenir un meilleur leader grâce à ses erreurs

Accepter la responsabilité d’avoir commis une erreur et essayer d’en sortir grandi est une belle opportunité de devenir un meilleur leader. Avouer une faute, c’est l’occasion d’améliorer la situation.  Lorsqu’on devient imputable de nos actions, c’est rassurant et inspirant pour les autres.

Mais qui osera avouer sa responsabilité en cas d’échec?

À l’Université de Montréal, lorsqu’on demande à des étudiants le pourcentage de responsabilité qui pourrait leur être attribué pour l’échec à un cours, la moyenne des réponses est de 42%, dont plusieurs mentionnent 0%.

Faites cet examen de conscience par rapport à toutes les fois où on dit au travail « oui, mais » face à une situation… on ne prend pas responsabilité sur ce qui arrive, on blâme une cause externe…

Plutôt qu’utiliser l’échec comme une occasion de remettre en question certains comportements et chercher des solutions, plusieurs demeurent convaincus que tout s’arrangera tout seul, comme par magie, ceci est aussi vrai pour des étudiants que des travailleurs.

Ils utilisent ce qu’on pourrait surnommer le « bouton de stabilisation ». 

Assumer qu’une faute a été commise nous force inévitablement à sortir de notre zone de confort. On se sent déstabilisé et c’est inconfortable. Mais si on n’avoue pas notre faute, si on ne change rien, comment est-il possible d’apprendre, de s’améliorer et d’améliorer la situation?


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Le processus requiert une certaine humilité. On a peur d’être jugé. Savoir et montrer qu’on a réussi est rassurant, tandis qu’apprendre face à une erreur commise peut être insécurisant. On perd nos repères pour un instant. Mais une fois l’apprentissage acquis, on devient plus performant à long terme et en plus, on inspire davantage confiance par notre authenticité.

Pensez-y un instant : dès qu’une erreur est commise, plutôt que voir apparaître un climat de déni et de blâme, si on voyait apparaître un climat de questionnement, d’amélioration continue, d’entraide. Il est de toute façon impossible de remonter le temps pour revenir « avant » que l’erreur ne soit commise. Il est cependant possible de se positionner adéquatement pour ne pas qu’elle soit commise à nouveau.

Cette attitude face à l’erreur semble beaucoup plus logique, non?

Le savoir-être dans l'équation gagnante 

Pour arriver à changer notre posture face à l’erreur, et mieux avancer, on doit développer notre savoir-être. Le savoir-être est souvent négligé dans l’apprentissage tant dans le système scolaire et que dans le cadre d’activités de formation continue en entreprise. En revanche, le développement de ce type de savoir est essentiel dans un monde où tout va de plus en plus vite, où tout est de plus en plus automatisé et connecté.

Contrairement au savoir-faire, le savoir-être ne se développe pas sur une courte période, mais bien à long terme. Apprendre à valoriser l’effort, à être humble, à écouter, à être courageux est bien différent qu’apprendre un logiciel ou le fonctionnement d’un nouveau photocopieur. Identifiez vos forces et vos faiblesses et entreprenez un défi à la fois!