Après des semaines de confinement, l’énergie commence à manquer. Fatigue et impatience se font sentir dans les équipes de travail et chez nos proches. Beaucoup peinent à se projeter dans un futur incertain.

Pour faire les bons choix et garder le cap sur la relance, nous aurons besoin d'une vraie bouffée d’oxygène. Cette bouffée, c’est la confiance et l’énergie vitale qui constituent, selon nous, des clés essentielles pour relever les défis qui nous attendent. Sans confiance, on perd assurément une énorme quantité de temps et d’énergie. Et inversement. Certes, prendre soin de soi nécessite un certain lâcher-prise et une grande confiance en soi, en l’autre et en la vie. Mais ça vaut la peine! Sortons des réflexes du passé et des vestiges de l’ère du héros pour réinvestir notre équilibre personnel et notre vitalité.

Quel est le lien entre confiance et énergie vitale?

Pourriez-vous vous fier à quelqu’un qui tombe de fatigue pour conduire votre voiture? Décideriez-vous d’aller « au front » avec quelqu’un qui n’écoute pas sa peur? Auriez-vous envie de vous associer à quelqu’un qui n’ose pas vous dire ce qu’il pense? Notre tête prend souvent toute la place, au point où nous en venons parfois à être coupés de nos sensations corporelles et de nos émotions. Pourtant, c’est notre corps et notre cœur qui nourrissent notre cerveau. Les trois centres énergétiques que constituent la tête, le corps et le cœur génèrent différentes informations, qui nous permettent d’interpréter notre environnement et de prendre des décisions adaptées. Ce phénomène joue énormément sur notre confiance. Rappelons-nous que nous ne percevons pas le monde que nous voyons; nous percevons le monde que nous sommes capables de percevoir.

Les coachs sportifs apprennent à leurs élèves à utiliser leur plein potentiel; leur énergie motrice, mais aussi leur énergie mentale et émotionnelle. Ces trois sources fondamentales font de nous un être humain complet, un tout qui ne peut se scinder. Trouver et maintenir l’équilibre énergétique est essentiel pour avoir confiance en ses capacités, surtout dans des contextes exigeants. 

Voici quelques pistes pour créer de l’énergie et de la confiance

quelques pistes pour créer de l’énergie et de la confiance

Faire un choix « écoresponsable »

Les bateaux ne coulent pas parce qu’ils se trouvent sur l’eau, mais plutôt parce que l’eau rentre à l’intérieur. De quoi nos « trous » sont-ils constitués? Nous savons tous comment faire pour retrouver de l’énergie grâce à la respiration, l’alimentation, l’exercice,  etc. Mais savoir ne veut pas dire pouvoir! Par exemple, si vous devez produire un document « stratégique » pour demain, que vous n’êtes pas d’accord, mais n’en dites rien, vous serez découragé, voire en colère d’être pressé à faire une chose qui vous semble inutile. Ce stress vous empêchera peut-être de bien penser, de bien manger et d’être de bonne humeur avec votre équipe. Autant dire du gaspillage énergétique!

Or, votre confiance en vous et en l’autre aurait sûrement pu vous aider à entamer une conversation courageuse sur ce qui se passe réellement dans l’organisation, ainsi que sur les motivations derrière une telle demande. Elle aurait peut-être permis de vous fier à votre capacité à décider librement ce qu’il est souhaitable de faire dans les circonstances, ou de croire suffisamment en l’autre pour accepter ses décisions.

Être vulnérable pour avoir confiance… un paradoxe à explorer

Nul ne peut prédire de quoi le futur sera fait. Quoi de plus insécurisant, et pourtant, de si normal! Comme le funambule, il faut composer avec la fragilité du contexte, la subtilité du mouvement et la présence totale à tous ses sens pour continuer à avancer. L’un des fondements de la construction de la confiance est la possibilité de se sentir vulnérable tout en continuant à avancer, de prendre des décisions risquées, et ce, alors que les autres en font autant. Il est intéressant de constater que la confiance va de pair avec la vulnérabilité lorsqu'on la choisit. Dans le cas contraire, la vulnérabilité n’est que la conséquence d’un abus, d’une négligence ou d’un manque qui nous expose à une attaque.

Actuellement, l’équilibre de nos organisations est attaqué comme jamais (déstabilisation économique, défis technologiques, enjeux de sécurité, etc.) et provoque une remise en question des modèles d’affaires. Mais si la ressource la plus précieuse de nos organisations, c’est-à-dire, la santé mentale, émotionnelle et physique des familles et des travailleurs était en péril, cela créerait un déséquilibre encore plus profond. Force est d’admettre que nous sommes sujets à l’épuisement, car des besoins – autrefois signaux faibles – sont devenus criants.

Rappelons-nous ce que l’on disait de nos organisations avant la crise de la COVID-19 : trop peu d’humanité, trop de temps en réunion, déséquilibre travail-famille, peur d’oser dire, peu de pouvoir réel délégué, trop de priorités qui n’en sont pas, focalisation trop importante sur le profit aux actionnaires, silos et compétition, etc. La crise agit comme un miroir grossissant, nous faisant voir toutes ses failles. La confiance sera un ingrédient essentiel pour être capable de véritablement s’interroger et transformer ce qui doit l’être.  

Et la performance, dans tout cela?

Une fausse croyance pourrait d’ores et déjà être remise en question. Celle selon laquelle la performance ne va pas de pair avec prendre soin de soi. L’expression « performance », à la base empruntée à l’anglais et utilisée dans le domaine des arts, signifiait entretenir une audience. Une définition intéressante, puisque nous avons souvent été témoins de résultats qui visaient plus à épater la galerie qu’à servir la mission réelle de l’entreprise. C’est peut-être là un des plus gros gouffres énergétiques à prendre en compte. L’exploit ou la prouesse, mots associés à la performance, pourrait plutôt référer à créer quelque chose de juste, et donc d’écologique. Cela pourrait devenir un indicateur de performance pertinent dans ce nouvel équilibre. En visant la justesse, il n’y a pas plus d’effort ou d’énergie à y investir que le strict nécessaire. Ni plus ni moins.

Vivre dans ce « prochain normal », ça aurait l’air de quoi?