Le télétravail intrigue, et fait parfois des envieux! Certains souhaiteraient le vivre, tandis que d'autres le pratiquent déjà. Du point de vue des entreprises et organisations, certaines l'ont déjà mis en place depuis quelques années, tandis que d'autres, telles Yahoo, Best Buy et Hewlett-Packard, ont décidé de faire marche arrière à ce propos et ont banni le télétravail de leurs pratiques d'organisation du travail (lire l'article de Megan Lavey-Heaton intitulé « Working from home : how Yahoo, Best Buy and HP are making moves », publié sur le site Internet du quotidien britannique The Guardian).

Quelle est la portée réelle du télétravail au Canada? Qui le pratique? Pour quelles raisons? À quelle fréquence? Quelles sont les tâches réalisées en télétravail?

Toutes ces interrogations seront répondues par Diane-Gabrielle Tremblay et Elmustapha Najem, dans leur article « Le travail à domicile au Canada : qui le pratique et pourquoi? », publié dans Gestion au printemps 2010. Un papier à ne pas manquer, pour ceux que le sujet intéresse!


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« Depuis quelques décennies, on annonce que le travail à domicile est appelé à progresser et que les travailleurs souhaitent de plus en plus faire du télétravail, mais ces affirmations reposent sur relativement peu d’études. Le télétravail est présenté tantôt comme une solution aux problèmes de congestion urbaine, tantôt comme un mode de travail accessible et d’autant plus attrayant dans le contexte des développements technologiques récents. Il est aussi très souvent perçu comme une solution (parfois partielle, selon les auteurs) aux difficultés de la conciliation emploi-famille. Dans tous les cas, un grand nombre de pays et d’entreprises s’intéressent au développement du travail à domicile pour faire face aux difficultés observées sur les différents plans de l’environnement, du coût des locaux ou de la conciliation emploi-famille, mais on dispose de peu de données à ce sujet au Canada et au Québec. Une enquête du Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO) révèle qu’une forte majorité de Québécois souhaiteraient pouvoir faire du télétravail. Par contre, on ne possède pas beaucoup de données statistiquement représentatives sur les motifs et les modalités du travail à domicile. Cet article vise à combler cette lacune en présentant l’analyse que nous avons faite des résultats d’une enquête canadienne intitulée « Enquête sur le milieu de travail et les employés (EMTE)», éditions de 1999 et de 2005, qui a été menée auprès de 6 000 organisations et de 23 000 salariés de celles-ci. En effet, le traitement des données des deux éditions de l’EMTE nous permet de connaître l’évolution du travail à domicile au Canada de 1999 à 2005, les motifs du recours au travail à domicile, les conditions dans lesquelles il s’exerce (rémunération, équipement, etc.), mais aussi de savoir qui, précisément, pratique le travail à domicile (sexe, âge, catégorie professionnelle). En outre, nous pourrons voir si le télétravail a progressé au Canada et si cette situation est fondée sur des besoins de conciliation emploi-famille, comme le laissent penser un bon nombre de travaux. Les données de l’EMTE permettent d’observer dans quelle mesure les travailleurs canadiens font du travail à domicile, dans quelle mesure ces heures sont des heures supplémentaires ou des heures régulières de travail, et si le nombre d’heures varie selon le sexe, l’âge ou la catégorie professionnelle. »